L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) est fréquente chez le nourrisson et l’enfant. Il existe une amélioration dans les techniques de prise en charge diagnostique et thérapeutique mais il faut savoir que les formes persistantes d’APLV sont de plus en plus fréquentes de par le fait que l’âge de guérison est de plus en plus tardif. Il est donc important de trouver le traitement adéquat afin de limiter au mieux la durée de cette allergie chez l’enfant.
Il existe deux catégories d’allergies aux protéines de lait de vache, en fonction de la sévérité des symptômes: la forme légère ou modérée et la forme sévère.
- Dans les formes légères ou modérées, les manifestations d’une APLV sont très variées : régurgitations fréquentes, vomissements, diarrhée, constipation, anémie ferriprive, dermatite atopique ou encore détresse persistante ou colique.
- Les symptômes d’une APLV sévère sont quant à eux beaucoup plus graves, pouvant aller d’une perte pondérale par diarrhée à un choc anaphylactique en passant par des régurgitations ou vomissements, un refus de s’alimenter, des selles sanguinolentes pouvant provoquer une anémie à long terme, de l’eczéma, des oedèmes laryngés ou encore une gène respiratoire.
Un enfant ayant été diagnostiqué comme sévèrement allergique aux protéines de lait de vache doit systématiquement être surveillé par un pédiatre spécialisé. S’il est allaité, on prescrira à la mère un régime sans protéines de lait de vache et supplémenté en calcium en attendant des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic.
Si en revanche, il n’est plus nourri au sein, il est impératif de lui donner une formule pour nourrissons à base d’hydrolysats poussés. La définition d’un tel produit est d’être toléré par 95% des allergiques aux protéines de lait de vache. Mais en cas d’allergie sévère, il arrive que ces formules ne soient pas tolérées par l’enfant (allergie aux hydrolysats de protéines, mauvais goût,...).
De nos jours, de nombreux pédiatres conseillent encore aux parents d’enfants sévèrement allergiques d’opter pour une autre formule à base d’hydrolysats poussés s’ils sont face à un échec avec une première formule de ce type. Or, selon le protocole actuel, si une formule fortement hydrolysée ne convient pas à l’enfant, il faudrait impérativement passer à une préparation pour nourrisson à base d’acides aminés et ce sans attendre.
Il existe certaines situations au cours desquelles il n’est pas nécessaire de passer par une formule à base d’hydrolysats poussés:
Les nourrissons qui présentent une allergie alimentaire multiple ou complexe, une allergie aux protéines de lait de vache à un âge très précoce, une allergie aux différents hydrolysats de protéines ou encore des symptômes gravissimes comme un choc anaphylactique devraient recevoir systématiquement une formule à base d’acides aminés essentiels et ce sans même passer au préalable par une formule à base de protéines fortement hydrolysées.
Il faut savoir que les préparations pour nourrisson à base d’acides aminés sont parfaitement indiquées dans les cas d’allergies sévères aux protéines de lait de vache et permettent un soulagement rapide des symptômes digestifs (diarrhée et vomissements) dans un laps de temps relativement court (en 3 jours seulement) et de tous les autres symptômes, y compris les éruptions cutanées, en l’espace de 14 jours. De plus, une telle formule permet aux enfants souffrant d’un retard de croissance de rattraper rapidement leur courbe.
Il existe de nombreuses études ayant été menées sur ces préparations à base d’acides aminés et elles démontrent toutes une réelle efficacité et surtout une parfaite sécurité d’utilisation chez les nourrissons sévèrement allergiques, y compris les enfants avec symptômes persistant sous hydrolysats poussés.
Dans le temps, il fallait réellement évaluer le ratio coût/bénéfice avant de passer à une telle formule chez un enfant mais depuis quelques temps, il faut savoir que les formules à base d’acides aminés sont remboursées en grande partie par les mutuelles. Voilà également une raison supplémentaire pour ne pas attendre avant d’opter pour une telle formule lorsqu’un nourrisson souffre d’une allergie sévère aux protéines de lait de vache.
Références:
Kemp A, Hill D, Allen K et al. Guidelines for the use of infant formulas to treat cows milk protein allergy: an Australian consensus panel opinion. MJA 2008; 188 (2): 109-112.
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Article en anglais consulté en septembre 2010.
Rancé F. Actualités (2009) sur l’exploration et la prise en charge de l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV).
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Article en français consulté en septembre 2010.
Vandenplas Y, Brueton M, Dupont C, et al. Guidelines for the diagnosis and management of cow’s milk protein allergy in infants. Arch Dis Child 2007 92: 902-908. doi:10.1136/adc.2006.110999
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Article en anglais consulté en septembre 2010.