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Manger sain en dépensant moins, c’est possible!

De nombreuses personnes pensent, à tort, que manger sainement coûte cher. Le diététicien a donc un rôle important à jouer afin de donner à ses clients/patients des conseils utiles pour dépenser moins.

Actuellement, un ménage belge consacre en moyenne seulement 20% de son budget aux achats alimentaires, contre 60% dans les années 1920. En outre, cette catégorie d’achats est la première à trinquer lorsqu’il s’agit de faire des économies. Il est donc important de connaître les petits «trucs» permettant de dépenser moins tout en mangeant sainement.

Manger sainement permet de prévenir de nombreuses maladies dont le traitement représente un coût important pour le patient et pour la société. Il est donc possible de réaliser des économies importantes en mangeant équilibré.

De plus, contrairement aux croyances, une alimentation saine et équilibrée ne coûte pas nécessairement plus cher. Avec de simples conseils, il est en effet très facile de faire rimer équilibre alimentaire avec équilibre budgétaire.

L’Eau du robinet et les féculents

La seule boisson qui soit indispensable à notre corps est l’eau. Celle du robinet est parfaitement potable, régulièrement contrôlée et d’un prix négligeable. Il ne faut donc pas hésiter à la préférer aux eaux embouteillées et aux boissons sucrées.

Concernant les féculents, il convient de rester vigilant au prix. Celui du pain peut en effet varier du simple au double pour une même qualité nutritionnelle et gustative. Il est également préférable d’opter pour du pain gris ou complet.

Les céréales pour petitdéjeuner sont également bien souvent hors de prix et apportent en outre des glucides à index glycémique élevé. Il vaut donc mieux se tourner vers du gruau d’avoine non instantané ou vers des mueslis basiques.

Inutile d’acheter des pâtes fraîches. Les pâtes sèches sont d’un très bon rapport qualité/prix, de longue durée de conservation et faciles à accommoder. Il est cependant préférable de ne pas prendre les marques «premiers prix» car elles sont souvent de qualité inférieure.

Le riz, à préférer Thaï, Basmati ou complet, peut être acheté en conditionnement de 2kg, non portionné et bien moins cher qu’en petits sachets individuels et présentant une très bonne qualité et une longue conservation.

Selon l’année, les pommes de terre de conservation peuvent être bon marché. Il faut les préférer à chair ferme, plus goûteuse, profiter des promotions et délaisser les variétés spéciales vendues au kilo. Il est plus intéressant de les acheter par sac de 2,5 ou 5 kg pour les pommes de terre lavées. Quant aux pommes de terre non lavées achetées à la ferme, il s’avère très avantageux de les acheter par sac de 25 à 50 kg selon l’importance de la famille et de sa consommation, à la condition de disposer d’un endroit de stockage adéquat (frais et à l’abris de la lumière).

Fameuses, les légumineuses

Les légumineuses ou légumes secs sont excellents d’un point de vue nutritionnel et présentent l’avantage d’être très bon marché. Elles devraient être au menu au moins une fois par semaine. De plus, ces végétaux permettent de réduire les portions de viande tout en réalisant de délicieux plats tels que des couscous de volaille, du chili con carne, du potage aux lentilles,...

Il est important de consommer au moins 500g de fruits et légumes quotidiennement. Leur prix peut être élevé, d’autant plus qu’il faut tenir compte des déchets, pouvant aller jusqu’à plus de 50% du poids.

Voilà pourquoi il est essentiel de privilégier des produits locaux, de saison, vendus à un prix raisonnable et pour la variété, ne pas hésiter à acheter des surgelés tant pour les légumes que pour les fruits (mélanges de fruits tropicaux, mélanges de fruits des bois) qui présentent l’avantage d’être sans déchets. Et pour leur donner davantage de goût, quoi de mieux que d’utiliser des fines herbes cultivées dans son jardin potager ou sur son balcon?

Les produits laitiers « premiers prix » ou « marques distributeurs » ne sont pas moins bon que les autres et relativement peu coûteux. Pour les petits ménages ou les personnes isolées, il est parfois utile de surgeler le fromage râpé afin d’éviter le gaspillage.

Viandes, volailles, poissons et œufs, onéreux?

En ce qui concerne la viande, il convient d’associer économie et gastronomie. Rien de tel qu’une salade aux foies de volaille et à l’échalote, un hachis Parmentier ou encore une potée hivernale.... Le porc et la volaille sont moins coûteux que les viandes rouges. La ration conseillée pour un adulte varie entre 100 et 150g maximum et une fréquence de 3 à 4 fois par semaine suffit.

Les poissons, crustacés et mollusques, consommés 2 à 3 fois par semaine sont abordables s’ils sont achetés surgelés nature ou en conserve, la stérilisation n’altérant quasiment pas la qualité des matières grasses des poissons mi-gras et gras, sources d’oméga-3.

Les œufs peuvent remplacer avantageusement la viande une fois par semaine et accompagner régulièrement la tartine. Exceptés s’ils sont frits, ils présentent une excellente qualité nutritionnelle.

Les matières grasses doivent être utilisées judicieusement et de manière restreinte. Les « extras » tels que les chips, bonbons, boissons sucrées et autres barres chocolatées ne sont, quant à eux, pas interdits mais leur consommation doit être raisonnée. Ils doivent faire partie d’un « art de vivre » où le moment et l’environnement choisis démultiplient le plaisir sans démultiplier les quantités et donc les coûts.

Retour au « fait maison »

Afin de réaliser des économies non négligeables, il convient de revenir au « fait maison ». Pour exemple, la crème pudding revient 5 à 10 fois moins cher si elle est faite à la maison que celle du commerce.

Outre l’aspect économique, viennent s’ajouter la préservation d’une culture alimentaire, d’une hygiène de vie où les repas sont pris en famille et non pas seul, isolé avec son plateau tout fait devant la télévision. Le consommateur de 2011 doit donc réapprendre à manger, à cuisiner et à apprécier les plaisirs de la vie.

Alexandre Dereinne

Références:

Steils A. Conseils nutritionnels à donner en période de crise économique. Présentation faite lors du 4e Congrès de la Société Belge des Médecins Nutritionnistes. Liège. Février 2010.


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