L’eau occupe une grande partie de notre corps. Avec l’âge, le pourcentage du poids du corps occupé par l’eau diminue, passant de 62% à 25 ans à environ 53% à 70 ans. En d’autres termes, les réserves hydriques d’une personne âgée s’amenuisent. Il est donc primordial d’encourager les seniors à bien s’hydrater afin de prévenir les risques de déshydratation, a fortiori en période estivale.

Avec l’âge, on voit apparaître une série de modifications physiologiques qui exposent davantage les seniors aux risques de déshydratation. Tout d’abord, il faut savoir que le pourcentage du poids du corps occupé par l’eau diminue avec les années. Entre 30 et 70 ans, ce sont près de 6 litres d’eau qui se seront envolés, soit une diminution de près de 15%.

A côté de cette diminution d’eau intracorporelle, on assiste également chez la personne âgée à une altération de la sensation de soif. Rappelons que lorsque l’on ressent la soif, c’est le signe qu’une déshydratation est déjà présente. Or les personnes âgées ressentent la soif plus tardivement par rapport à un individu plus jeune. Ceci explique la fréquence plus importante de cas de déshydratation avancée dans la population gériatrique. Les reins fonctionnent également moins bien chez la personne âgée. La filtration glomérulaire passe de 140ml/min à 80ml/min de 30 à 70 ans et la faculté de concentration et de dilution des urines diminue avec l’âge. On assiste également à une augmentation de la résistance des récepteurs à l’ADH (hormone antidiurétique) qui, pour sa part, voit sa sécrétion stable, voire légèrement augmentée. Enfin, la sécrétion du peptide natriurétique est, quant à elle, augmentée chez le sujet âgé.

A côté des changements physiologiques entraînant une moins bonne régulation des quantités d’eau intracorporelle, plusieurs autres facteurs peuvent être incriminés dans la survenue d’un état de déshydratation chez le sujet âgé :

- température ambiante

- manque d’autonomie du sujet âgé

- anorexie (l’alimentation devrait apporter quotidiennement un litre d’eau)

- pathologies neurodégénératives

- déficits cognitifs

- troubles de la déglutition

- utilisation de laxatifs ou de diurétiques

- inattention de l’entourage du sujet âgé

- diabète décompensé

- pathologies fébriles

- …

Plusieurs signes cliniques peuvent trahir un état de déshydratation chez la personne âgée. Des troubles de la conscience sont, par exemple, presque toujours présents en cas de déshydratation chez un patient âgé. De même, on observe fréquemment une sécheresse des muqueuses, ainsi qu’une hypotension orthostatique. L’élasticité de la peau est grandement diminuée elle aussi (pli cutané pré-thoracique persistant).

La pression artérielle d’un patient déshydraté est bien souvent basse et sa fréquence cardiaque reste normale, voire s’accroît. Le volume des urines est bien souvent très réduit et la natrémie reste variable. L’évaluation de la sensation de soif n’est pas en soi un signe clinique très pertinent pour identifier précocement une déshydratation précoce chez la personne âgée car, comme dit précédemment, les seniors ressentent la soif beaucoup plus tardivement que les personnes plus jeunes et sont donc en état de déshydratation éventuellement sévère au moment où celle-ci se manifeste.

Etant donné les risques majorés de déshydratation encourus par les personnes âgées, il est primordial de pouvoir leurs donner quelques conseils élémentaires afin de leur permettre de maximiser leurs réserves hydriques corporelles.

Conseils pour des apports hydriques adéquats

- boire au moins 1,5 litre d’eau par jour (environ 8 verres)

- augmenter les apports hydriques à 2 litres quotidiens (10-11 verres) par forte chaleur

- boire même en l’absence de sensation de soif

- avoir une bouteille d’eau à disposition à toute heure du jour et de la nuit

- privilégier les petits contenants (500ml)

- se servir éventuellement d’une paille pour faciliter la consommation

- utiliser des eaux gélifiées en cas de troubles de la déglutition

- ne pas laisser les boissons trop longtemps à température ambiante pour éviter les risques de contamination bactérienne

- s’alimenter correctement et consommer des fruits, légumes et laitages en suffisance

En ce qui concerne le type de boisson, il peut s’agir d’eau (de source, du robinet, plate, gazeuse, gélifiée…), de boissons aromatisées (attention aux quantités importantes de sucres et au sirop), de café/thé, de jus de fruit, de bouillon ou de jus de légumes. Le tout est d’alterner les sources de liquides afin de rendre le fait de s’abreuver moins monotone. L’utilisation de glaçons peut également s’avérer intéressante par forte chaleur.

Le recours à des linges humides sur la tête, à des bains de pieds, à la brumisation du visage et de la nuque, à la prise de douche/bains plus fréquents, etc. sont également des moyens de lutter contre les fortes chaleurs et la déshydratation. A cela s’ajoutent également les règles de mode de vie comme le fait de porter des vêtements amples et légers, de bien ventiler les locaux et de ne pas sortir aux heures les plus chaudes de la journée.