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Le poisson torpille Alzheimer

Les acides gras oméga-3 améliorent le fonctionnement cérébral dans les études animales. Mais quant aux effets de ce type de graisse sur le développement de la maladie d’Alzheimer, on nageait encore en plein brouillard…

Par Nicolas Rousseau

" HEALTH & FOOD " numéro 60,
Août-Septembre 2003

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Les effets des acides gras oméga-3, en particulier de l’acide docosahexénoïque (DHA), sur le cerveau ne sont plus un secret pour personne. Cet acide gras est absolument indispensable pour le bon développement neurologique de l’enfant. Certains travaux sur l’évolution ont même suggéré que le DHA était à l’origine de l’intelligence humaine, lorsque les premiers hominidés ont émigré des plaines vers les régions côtières, friandes en poisson… D’autres études parcellaires émettent même l’hypothèse d’un rôle des oméga-3 dans la survenue de la dépression, voire de la violence urbaine. Portés par l’élan de plusieurs générations d’études sur le sujet, certains chercheurs se penchent désormais sur l’influence des oméga-3 dans la sénescence, en particulier dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Une nouvelle étude montre que la solution pourrait bel et bien venir du fond de la mer (*).

Le DHA ou la folie des grandeurs ?

Entre 1993 et 2000, 815 résidents de la ville de Chicago âgés de 65 à 94 ans, initialement non affectés par la maladie, ont complété un questionnaire alimentaire, environ 2 ans avant une nouvelle évaluation clinique destinée à dépister la maladie. Au terme des 4 ans de suivi moyen, 131 participants ont développé la maladie d’Alzheimer. Les volontaires qui consommaient du poisson au moins une fois par semaine avaient 60 % de risque en moins de contracter l’affection par rapport aux petits mangeurs de fruits de la mer (rarement ou jamais). L’apport total en oméga-3 était directement associé à une réduction du risque d’Alzheimer, mais l’analyse différenciée ne mettait toutefois en évidence qu’un effet protecteur pour le DHA et non l’EPA (acide éicosapentaénoïque). L’association restait inchangée même après ajustement pour les apports alimentaires de vitamine E, des autres acides gras et pour les facteurs de risque cardiovasculaire.
Voilà donc un argument supplémentaire pour hausser le diapason dans la promotion de la consommation de poisson, si dérisoire en Belgique…

Nicolas Rousseau
Diététicien Nutritionniste

(*) Morris MC et al. Arch Neurol 2003 ; 60 (7) : 940-6.

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