.
 

Archives > N°72 > article
<< previous next >>

Les probiotiques en pleine effervescence

Malgré les nombreuses incertitudes qui planent encore sur ces « microbes » de santé, de nouveaux travaux menés çà et là sont encourageants et alimentent bien des espoirs.

Par Nicolas Guggenbühl

" HEALTH & FOOD " numéro 72, Mai/Juin 2005

imprimer l'article

 

C’est probablement le domaine de l’immunité qui les probiotiques, ces micro-organismes considérés comme bénéfiques pour la santé de l’hôte, entretiennent le plus grand suspense. Sur base de modèles murins et du recours à différentes souches de lactobacilles et de ferments du yaourt, des chercheurs ont montré, entre autres, que les probiotiques étaient capables d’interagir avec les cellules épithéliales intestinales et que les fractions cellulaires entrent en contact avec les cellules immunitaires ; que la consommation régulière de probiotiques constitue un mode d’administration approprié au maintien d’une surveillance immunitaire, en particulier vis-à-vis du nombre de cellules IgA+ ; que l’administration orale de probiotiques stimule également l’immunité des muqueuses à distance, par exemple au niveau des bronches et des glandes mammaires.

Côlon irritable

Comme les probiotiques peuvent moduler la réponse inflammatoire au niveau de l’intestin, ils suscitent un intérêt dans le syndrome du côlon irritable. Une équipe irlandaise à mené une étude randomisée en double aveugle incluant 77 adultes atteints de ce syndrome. Ils ont consommé, pendant 8 semaines, soit un mélange probiotique (L. salivarius ou B. infantis), soit un placebo. Les résultats indiquent qu’avec le B.infantins (mais pas le L. salivarius), le score global des symptômes s’est amélioré de façon significative. De plus, ceux qui prenaient ce probiotique ont vu les niveaux de cytokines IL-10 et IL-12, révélateurs d’un état inflammatoire, ramenés à des valeurs similaires à celles de sujets sains. Les auteurs précisent cependant que les groupes n’étaient pas parfaitement randomisés, la proportion de fumeurs était significativement plus élevée dans le groupe B. infantis, ce qui peut avoir une influence sur les résultats.

Moins de diarrhées chez les séropositifs

L’administration de multithérapies antirétrovirales chez les patients séropositifs au VIH s’accompagne souvent de diarrhées. Une étude pilote a évalué, chez ces patients, l’effet de l’administration d’une association de probiotiques, complétée de glutamine en cas de persistance de la diarrhée : sur 35 séropositifs présentant une diarrhée, 28 ont bénéficié d’un mélange de L. acidophilus et de bifidobactéries ainsi que de 11 g de fibres solubles (il s’agissait donc d’un synbiotique), les 7 autres n’ayant pas reçu de traitement additionnel. Il apparaît que dans le groupe traité, la fréquence des selles et le recours à des médicaments antidiarrhéiques ont diminué de façon significative. La sévérité des diarrhées à été réduite de 50 % chez 86 % des patients supplémentés, avec ou sans glutamine. De plus, la quasi-totalité des critères de la qualité de vie a été améliorée de façon significative dans le groupe suppléé.

N.G.

À propos de fumeurs, on sait que chez eux, l’activité des cellules immunitaires « natural killer » (NK) est réduite. Des Japonais on montré récemment, dans une étude randomisée, que l’administration d’un lait fermenté contenant L. casei shirota s’accompagnait d’une augmentation significative de l’activité des cellules NK. Il semble donc que les probiotiques puissent contribuer à restaurer l’activité d’un paramètre de l’immunité altéré par le tabagisme.

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste

Réf :
Yaourt & Laits fermentés, n° 23, juin 2005.

haut de page

<< previous

Google

Web
H&F.be
 

 

© Health and Food est une publication de Sciences Today - Tous droits réservés