Par Nicolas
Rousseau
News du :
09 Juin 2004
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Selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms), chaque année, 17 millions de personnes décèdent des suites de maladies cardiovasculaires à travers le monde. Une équipe de chercheurs britanniques suggère une solution très simple pour diminuer sensiblement ce chiffre : l'allaitement maternel. En effet, le lait humain ne se contente pas de réduire le risque d'infections et d'allergies, voire d'abaisser le risque d'obésité quelques années plus tard. Il possède également un effet " cardioprotecteur ". Cet avantage se mesurerait particulièrement sur le taux de bon et mauvais cholestérol.
Pour appuyer cette hypothèse, une équipe de l'Institute of Child Health, à Londres, ont suivi 926 bébés nés à terme et recevant soit du lait maternel, soit différentes formules lactées pour nourrissons. De cet échantillon, 216 enfants ont été " pistés " jusqu'à l'adolescence, entre 13 et 16 ans, date à laquelle des prélèvements sanguins ont été réalisés afin de mesurer les taux de bon (HDL) et mauvais (LDL) cholestérol, ainsi que la concentration d'une protéine marqueur du risque cardiovasculaire (la protéine C-réactive ou CRP).
Plus de sein, moins de cholestérol
Les enfants qui avaient été nourris le plus longtemps au sein présentaient un rapport LDL/HDL cholestérol abaissé de 14 %, en comparaison des enfants ayant reçu exclusivement le biberon ou allaités pendant une courte période. Bref, le lait maternel réduirait le mauvais et augmenterait le bon cholestérol, un effet bénéfique qui s'observe encore bien des années après l'allaitement ! La meilleure santé des artères des enfants allaités est également appréciée par des taux plus faibles de CRP dans le groupe " téton " plutôt que " tétine ".
Parallèlement à cet effet purement biologique, les scientifiques d'Albion ont également constaté que les enfants nourris au sein grandissaient (ou " grossiraient ") moins vite durant les premiers mois de la vie que les enfants " biberonés ", ce qui pourrait également expliquer la baisse des facteurs de risque cardiovasculaire.
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste |