Par Nicolas
Rousseau
News du :
15 Septembre 2004
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Le fait que manger du poisson est bon pour le cœur est une notion bien ancrée dans l’opinion publique. Elle est aussi bien acceptée par la science, même si quand on fouille un peu, on constate certains avis divergents sur le sujet. Certains travaux montrent clairement une relation inverse entre la consommation de poisson et le risque de décès suite à une maladie cardiaque, d’autres ne sont pas aussi concluantes. Pour certains experts, l’effet cardioprotecteur du vertébré aquatique ne se mesurerait que chez les personnes à haut risque de maladie coronaire (une affection qui touche directement les artères nourricières du cœur).
Pour tenter d’éclaircir ce point, des chercheurs du Department of Preventive Medicine, de la Northwestern University Feinberg School of Medicine de Chicago ont effectué une large recension de la littérature, regroupant 24 études et en tout et pour tout 222.364 individus, suivis pendant environ 12 ans.
Pour 20 g de plus
L’analyse de la mortalité par maladie coronaire a été beaucoup plus rigoureuse, via deux modèles statistiques très élaborés, capable notamment de repérer les éventuelles relations dose-effet. Verdict : comme on pouvait l’espérer, il ressort que chez les petits consommateurs de poisson (< 1 fois/mois), la mortalité par maladie coronaire est plus élevée que chez ceux qui en consomment plus. Et cette effet est proportionnel à la quantité de poisson consommée : de 1 à 3 fois par mois, la diminution du risque est de 11 %, 1 fois par semaine, de 15 %, 2 à 4 fois par semaine, de 23 % et… tous les jours, de 38 %. Au delà de la fréquence de consommation, le fait d’ajouter régulièrement de petites quantités de poisson au menu a aussi des effets « sympathiques » pour le cœur : à chaque augmentation de 20 g/j de la dose de poisson correspond une réduction du risque de décès par maladie coronaire de 7 % !
De quoi faire réfléchir quand il faut composer le menu de la semaine...
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste
Source :
Ka He et coll. Circulation 2004; 109: 2705- 2711
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