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News 2004
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Trop de sucres ajoutés dans notre assiette ?

Le rapport de l'Agence française sanitaire des aliments est sans pitié pour les glucides simples ajoutés. Il pointe du doigt le manque de transparence de l'industrie alimentaire.

Par Nicolas Rousseau

News du :
17 Novembre 2004

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Depuis le début des années nonante, la consommation des produits sucrés a considérablement augmenté dans l’Hexagone. Seuls les produits naturellement sucrés tels que les fruits, le lait et le sucre de table ont vu leur consommation baisser. A l’opposé, les boissons gazeuses sucrées, les jus de fruits, les biscuits, mais aussi les yaourts et desserts lactés ont pratiquement tous doublé leurs volumes de vente.

Chez les adultes français, l’apport de glucides simples représente entre un tiers et la moitié des apports glucidiques totaux et près de la moitié de ces apports chez les enfants. En seulement 5 ans, les apports énergétiques associés aux glucides simples auraient ainsi augmenté de l’ordre de 20 % dans toutes les tranches d’âge de l’hexagone. Paradoxalement, la consommation apparente de saccharose – le sucre ordinaire – a tendance à se stabiliser en France. Cela reflète donc bien que la baisse de la consommation de sucre de table est compensée par une augmentation importante de produits sucrés. De plus, les livraisons de sirops de glucose ont aussi tendance à augmenter dans l’industrie alimentaire pour remplacer le sucre (par exemple, dans les limonades). Ces éléments pris ensemble expliquent donc bien pourquoi on mange aujourd’hui plus sucré qu’autrefois, et en raison aussi d’une baisse de la consommation du pain et d’autres féculents.

Glucides et santé

Outre le lien formel entre sucres fermentescibles et carie dentaire, de plus en plus d’études indiquent qu’une surconsommation de sucres simples ajoutés apparaît bien en cause dans le développement du surpoids et de l’obésité des enfants et des adolescents des pays industrialisés. Chez l’adulte, c’est moins évident, même si certaines études suggèrent cependant que ce type de consommation élève le risque de diabète de type 2.

Selon les experts de l’Afssa, il faut d’abord augmenter les apports de glucides complexes (pain, pâtes, riz, légumineuses, pommes de terre) et ensuite diminuer la consommation de glucides simples ajoutés. Une consommation de glucides idéale s’effectue au sein de repas structurés (petit déjeuner et goûter inclus) plutôt qu’en dehors des repas et plutôt sous forme solide que liquide. L’eau est la seule boisson réellement indispensable et la consommation de boissons sucrées devrait être occasionnelle. Enfin, le groupe d’experts de l’Afssa lance un message clair aux industriels en recommandant plus de transparence dans l’étiquetage les glucides et le renseignement du taux de glucides simples ajoutés. Histoire d’acheter en toute connaissance de cause…

Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste

Source :
Rapport Glucides et santé : état des lieux, évaluation et recommandations. Afssa. 14 octobre 2004

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