Par Nicolas
Rousseau
News du :
09 Février 2005
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La recherche s’active toujours aujourd’hui pour isoler les végétaux qui possèdent les effets hypocholestérolémiants les plus importants. Deux petites études conduites par le Pennington Biomedical Research Center, à Bâton rouge, en Louisiane, soulignent l’effet marqué de l’huile de son de riz.
Un demi-échec
La première impliquait 26 adultes présentant des taux modérément élevés de cholestérol. La moitié d’entre eux a été assignée pendant cinq semaines à un régime pauvre en fibres (moins de 22 g par jour, l’équivalent de la consommation quotidienne du Belge…). L’autre moitié en consommait près du double, avec l’apport complémentaire de son de riz déshuilé, incorporé dans des muffins, des cookies et du pain. Bilan : aucun effet positif des deux régimes sur le cholestérol. Au contraire, le régime «son de riz» s’accompagnait d’une élévation modeste du «mauvais» cholestérol LDL. Cet effet paradoxal a mis la puce à l’oreille de la principale coordinatrice de l’étude, le Dr Marlene Most.
Une deuxième étude est alors entamée. Pendant 5 semaines, 14 volontaires suivent un régime fournissant un tiers de l’apport journalier total en graisses sous la forme d’huile d’arachide, d’huile d’olive, d’huile de colza, d’huile de palme et de beurre (appelons-le groupe «mix»). Les 5 semaines suivantes, le «mélange lipidique» est remplacé par de l’huile de son de riz. A priori, pas de différence fondamentale entre les deux régimes, qui comportaient grosso modo le même profil en acides gras.
L’huile, mais pas les fibres
Pourtant, au terme de l’étude, le cholestérol total des volontaires était sensiblement plus bas dans le groupe son de riz que dans le groupe «mix». Le mauvais cholestérol LDL était également réduit de près de 7 % avec le son de riz, alors que le «bon» cholestérol demeurait inchangé. Pour les auteurs de l’étude, cet effet passerait non pas par les fibres, mais par des composants insaponifiables de l’huile de son de riz, encore non identifiés.
Ils insistent toutefois sur l’importance de ne pas s’enflammer trop rapidement. Il serait déraisonnable d’encourager la consommation d’huile de son de riz en grandes quantités. Le mieux est, par exemple, de commencer par opter pour du riz complet, certes moins concentré en huile. Mais sa forte consommation en Asie pourrait être une explication de plus à l’étonnante santé cardio-vasculaire de cette population…
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste
Référence :
Most MM et al. Am J Clin Nutr 2005 ;81(1) :64-8 |