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Sel et graisses, causes d'attaques

La prévention de l'accident vasculaire cérébral est trop souvent négligée. Des mesures simples comme une réduction de la consommation de graisses et de sel permettent pourtant d'éviter le pire...

Par Nicolas Rousseau

News du :
02 Mars 2005

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Encore peu connue du grand public (en tout cas par rapport à l’infarctus), l’accident vasculaire cérébral frappe pourtant de nombreux Belges. Chaque jour, 52 personnes subissent une attaque cérébrale, ce qui représente 19.000 Belges par ans, dont 9.000 décèdent dans l’année et 6.000 sont handicapés et dépendent de l’aide de leurs proches. Outre un dépistage encore insuffisant, peu d’efforts sont consentis au niveau de la prévention. Or, certains mauvais réflexes dans l’assiette ont des conséquences irréparables.

Une étude épidémiologique en cours au Nord de Manhattan, à New York, analyse les répercussions du mode de vie et de l’alimentation sur le risque de développer un AVC chez 3183 résidents de l’île. Des résultats préliminaires viennent d’être rendus public après 5 ans et demi de suivi à l’occasion de la Conférence Internationale sur l’AVC de l’American Stroke Association (New Orleans, en Louisiane).

Deux facteurs de risque modifiables

Les volontaires ont été répartis en 4 groupes selon leur niveau de consommation de graisses et de sel et les résultats sont alarmants. Chez les personnes qui mangent le plus gras (plus de 115 g de graisses par jour, soit plus de 1000 kcal au moins allouée chaque jour aux seuls lipides!), le risque de contracter un AVC est augmenté de 64 % par rapport à ceux qui consomment le moins de graisses (environ 24 g par jour ou 216 kcal). Chez nous, les recommandations actuelles du Conseil Supérieur de l’Hygiène stipulent de ne pas dépasser 100 g de graisses pour un homme adulte moyen. Mais on sait par expérience que ce chiffre est largement dépassé…

Les accrocs à la salière ont également de quoi s’inquiéter car l’excès de sel élève considérablement le risque d’AVC, et comme le démontre cette étude, à des niveaux déjà modestes. En effet, chez les participants dont la consommation dépassait les 10 g par jour, le risque d’AVC était ni plus ni moins augmenté de 90 % par rapport au groupe de référence (6 g par jour, selon l’American Heart Association)! En Belgique, la consommation moyenne de sel est précisément de l’ordre de 10 g par jour… ce qui témoigne de l’étendue du problème.

Un homme averti en vaut deux. C’est pourquoi la saine habitude qui consiste à manger moins gras (en n’oubliant pas les graisses cachées dans les aliments) et, aussi, à éviter le recours systématique au sel à table s’inscrit certainement comme un geste santé dans la prévention de l’attaque cérébrale.

Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste

Référence :
http://www.accidentcerebral.org

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