Par Nicolas
Rousseau
News du :
20 Décembre 2005
|
Le rôle négatif du sel sur la tension artérielle est bien connu du grand public. Il doit cependant être nuancé, car il ne concerne généralement que les personnes qui y sont sensibles. Dès lors, en cas d’hypertension artérielle, réduire les apports sodés peut ne pas suffire… Des travaux antérieurs ont révélé l’impact positif d’une consommation importante de laitages et de fruits et légumes et celui, négatif, de l’ingestion importante de graisse. Une nouvelle étude a élargi l’analyse à l’ensemble des aliments végétaux et à la consommation de viande rouge.
Un recul de 15 ans
Pendant 15 ans, des chercheurs de l’Université du Minnesota, à Minnéapolis, aux Etats-Unis, ont suivi l’évolution de la tension artérielle de près de 4300 jeunes individus âgés de 18 à 30 ans impliqués dans une étude de renommée internationale, la CARDIA (Coronary Artery Risk Development in Young Adults) Study. L’intérêt de cette étude est justement de s’intéresser au devenir de la tension artérielle chez des jeunes adultes, habituellement non considérés comme des personnes à risque d’hypertension artérielle. Le suivi à long terme permet alors de déterminer quels facteurs environnementaux augmentent le risque d’hypertension. Les résultats nous encouragent à revoir une bonne partie de nos habitudes alimentaires.
L’effet neutre du lait
Plus l’apport végétal (produits céréaliers complets et raffinés, fruits, légumes, noix, graines et légumineuses) est élevé, plus le risque d’hypertension chute. Concrètement, par rapport au premier quintile d’apport alimentaire, entre le second quintile et le cinquième quintile, le risque dégringole de 27 à 36 %. Curieusement et contrairement à d’autres données observées chez des sujets plus âgés, l’apport en produits laitiers semble sans effet sur la tension artérielle dans cette population. Bref, il ne protège pas, mais ne précipite pas le risque non plus. En revanche, la consommation élevée de viande rouge et de charcuteries élève le risque d’hypertension de manière linéaire: plus on en mange, plus on est susceptible d’être hypertendu. Un argument supplémentaire pour réduire les habitudes bourguignonnes dans notre pays, qui plus est chez les 10 % des Belges qui sont hautement concernés par le problème aujourd’hui…
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste
Abonnez-vous gratuitement
à la newsletter d’Health and Food
Source:
Steffen LM et al Am J Clin Nutr 2005;82(6) :1169-77 |