Par Christelle Vandenhoeck et Nicolas Guggenbühl
News du :
23 Mai 2006
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L’étude menée en 2005 par l’Institut Ramazzini, à Bologne, qui déclarait que la consommation d’aspartame n’était pas sans risques, a fait l’effet d’une bombe. Elle suggérait, sur base des effets de l’aspartame observés sur des rongeurs, un risque de leucémies et/ou de lymphomes chez les consommateurs de cet édulcorant . L’annonce a fait grand bruit, à tel point que l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire a procédé à une évaluation minutieuse des données de l’étude Italienne.
Le panel d’expert a mis le doigt sur certaines failles dans l’interprétation des données. Ainsi, la légère augmentation de l’incidence des cancers ne peut pas être attribuée à l’aspartame, mais probablement à une incidence élevée de maladies inflammatoires chroniques observées parmi tous les animaux, y compris ceux du groupe contrôle.
Non coupable
Les conclusions de cette étude sont que l’aspartame, tout comme ses dérivés métaboliques (acide aspartique, phénylalanine et méthanol, molécules produites dans le tractus gastro-intestinal lors de sa dégradation), ne démontrent pas d’atteinte génotoxique et/ou cancérigène sur l’organisme.
L’agence précise que sur base des données disponibles, il n’y a pas de raison de revoir la dose journalière acceptable (DJA) de l’aspartame, qui a été fixée à 40mg/kg. De plus, cette dose est difficile à atteindre sur une journée pour un adulte sain au poids normal ; elle correspond à la prise de 10l de boissons gazeuses à l’aspartame (240mg/l) ou encore à la prise quotidienne de plus de 126 comprimés d’édulcorant à l’aspartame. Le panel ajoute que la consommation d’aspartame en Europe va jusqu’à 10 mg/kg/jour, ce qui est nettement inférieur à la DJA.
Malgré le vent de controverses qui souffle toujours sur cet édulcorant, les données scientifiques ne justifient en rien les craintes à l’égard de la consommation de boissons ou d’autres produits édulcorés à l’aspartame.
Christelle Vandenhoeck et Nicolas Guggenbühl,
Diététicien Nutritionniste
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Référence:
The EFSA Journal (2006), 356, 1-44.
Plus d’infos sur: http://www.efsa.eu |