Nicolas Guggenbühl Diététicien Nutritionniste.
News du 13 juin 2007
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Les troubles du sommeil concernent de nombreuses personnes, et si l'on conçoit aisément qu'ils aient des répercussions néfastes sur la forme en général, le lien avec le comportement alimentaire paraît nettement moins évident. Plusieurs études ont pourtant déjà rapporté l'existence d'une relation inverse entre le nombre d'heures de sommeil et l'indice de masse corporelle (BMI). Il a également été rapporté qu'une nuitée plus courte entraînait des modifications physiologiques capables d'expliquer une exacerbation de la faim et une préférence pour les aliments de densité énergétique élevée (aliments riches en graisses et/ou en sucres). Ces effets passeraient par des modifications de certaines hormones, avec une diminution de la quantité de leptine circulante (une hormone qui contribue aux signaux de la satiété ou non-faim) et une augmentation de la ghréline (hormone qui favorise la prise alimentaire).
Nuit courte, restauration rapide
L'étude des relations entre le sommeil et le comportement alimentaire se poursuit, et de nouveaux résultats ont été présentés à l'occasion du congrès « SLEEP 2007 », organisé conjointement par l'Académie américaine de médecine du sommeil et la Société pour la recherche sur le sommeil. Ainsi, une expérience menée par un chercheur de l'Université de la ville de New York consistait à faire noter, à un groupe de femmes et d'hommes, tout ce qu'ils mangeaient pendant une semaine et la façon dont ils dormaient. Les résultats montrent que les personnes se plaignant de difficultés à l'endormissement, au réveil et d'un temps de sommeil trop court prennent plus de plats préparés au restaurant ou au fast-food que de plats préparés à la maison deux, quatre et sept jours plus tard.
Bien que l'on ne puisse pas établir de lien de cause à effet entre l'origine des repas (extérieur ou maison) et l'excès de poids, pour l'auteur de l'étude, ces résultats suggèrent que les problèmes de sommeils amènent plus volontiers à se diriger vers des formules toutes prêtes et à moins s'investir dans la préparation des aliments, avec, in fine, des choix qui s'avèrent globalement moins propices à l'équilibre alimentaire et à la santé.
D'autres données rapportées au cours de ce congrès montrent que l'altération du sommeil est associée à un risque accru de fumer et/ou de consommer des boissons alcoolisées ainsi qu'à de moins bonnes performances cardiaques.
Bref, si l'on considère souvent que la santé vient en mangeant, on pourrait aussi dire qu'elle vient en dormant...
Nicolas Guggenbühl Diététicien Nutritionniste
Références: Résultats présentés par Mindy Engle-Friedman à SLEEP 2007, Minneapolis du 9 au 14 juin 2007.
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