Nicolas Guggenbühl, Diététicien Nutritionniste
News du 12/12/07
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La vitamine B9 ou folate est bien connue pour son rôle crucial au tout début de la grossesse, puisqu'elle intervient dans la fermeture du tube neural du foetus. Un apport suffisant en folate dans la période autour de la conception est une manière de réduire significativement le risque de certaines malformations congénitales. C'est cette protection qui est recherchée au travers de campagnes menées auprès des professionnels de la santé, plus spécialement des gynécologues, et de mesures plus radicales comme l'enrichissement des denrées, pratiqué couramment aux Etats-Unis. Mais le folate est aussi pressenti comme un acteur de la santé mentale, que ce soit dans le domaine de la dépression ou dans la maladie d'Alzheimer.
Une revue menée par des scientifiques de la University of York et de la Hull York Medical School, qui prenait en compte 11 études regroupant plus de 15 000 personnes a consolidé récemment cette piste, en montrant que les taux de folate abaissés étaient liés à une augmentation de la dépression. Cette fois, c'est une étude menée au Japon qui montre que le risque de dépression peut varier de 50 % en fonction des apports en folate, mais uniquement chez les hommes.
50 % de risque en moins
L'étude conduite par Kentaro Murakami (International Medical Center of Japan) portait sur 517 Japonais (dont 208 femmes), âgés en moyenne de 42,7 ans. Un questionnaire alimentaire a permis d'évaluer l'apport en folate, ainsi qu'en d'autres nutriments impliqués dans la santé mentale : les acides gras oméga 3 et d'autres vitamines du groupe B (riboflavine, pyridoxine et cobalamine). Les symptômes de la dépression ont été évalués sur bas de l'échelle du CES-D (Center for Epidemiologic Studies Depression).
Le taux de personnes présentant des symptômes dépressifs était de 37 % chez les femmes et 37 % chez les hommes. Les auteurs arrivent au constat que l'augmentation des taux de folate dans l'alimentation est associée à moins de symptômes de dépression chez les hommes, mais pas chez les femmes : ceux qui affichent les apports les plus élevés ont un risque de présenter des symptômes dépressifs qui est 50 % plus bas, par rapport à ceux avec l'apport en folate le plus faible. L'étude ne relève cependant aucune association pour les oméga 3 ou les autres vitamines B.
Nicolas Guggenbühl, Diététicien Nutritionniste
Références: Murakami K et al. Nutrition, publié en ligne le 3 décembre 2007, doi:10.1016/j.nut.2007.10.013
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