News du 02/04/08
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Les fruits et légumes ont le vent en poupe. Ils figurent en bonne place dans de nombreuses politiques de santé, parce qu'ils sont pressentis comme un levier important pour relever de grands défis sanitaires, notamment en matière d'obésité. Une place que l'on peut justifier notamment par leur faible densité calorique, leur pauvreté en graisse et leur richesse en fibres. Mais leur alchimie est bien plus complexe si l'on tient compte d'autres constituants minéraux, vitaminiques et antioxydants. Et c'est peut-être dans cette complexité qu'il faut chercher l'explication des nouveaux résultats obtenus sur le risque de diabète de type 2.
Raquel Villegas (Vanderbilt Epidemiolgy Center, USA) et ses collègues ont réalisé une étude auprès de 64.191 femmes chinoises âgées de 40 à 70 ans au moment de leur inclusion dans cette étude. Leur consommation de fruits et légumes a été évaluée à l'aide d'un questionnaire fréquentiel. Au cours du suivi de 4,6 ans, 1608 cas de diabète ont été diagnostiqués.
Près d'un tiers
L'analyse des données montre une relation inverse entre le risque de développer un diabète au cours de cette période et la consommation de légumes. Les femmes qui se situent dans le groupe qui mange le plus de légumes (en moyenne 428 grammes par jour) voient leur risque de diabète diminuer de 28 % par rapport à celles qui en mangent le moins (apport moyen de 121,5 grammes par jour). Cet effet protecteur apparaît pour les différentes catégories de légumes qui ont été étudiées, comme les crucifères (chou), les légumes à feuilles vertes, les légumes jaunes, les bulbes, les tomates et les « autres ». Par contre, aucun effet protecteur n'apparaît pour ce qui est de la consommation de fruits.
Inconnu
Le mécanisme de cet effet protecteur des légumes n'est pas connu, il pourrait résider dans l'interaction entre plusieurs caractéristiques, comme la présence de fibres, de magnésium, mais aussi de l'index glycémique, celui-ci étant plus bas pour les légumes que pour les fruits. Après ajustement pour les apports en vitamines C, E, carotène et magnésium, l'effet protecteur des légumes reste manifeste, ce qui suggère qu'il ne peut en tout cas pas être entièrement attribué à ces nutriments. Les auteurs n'excluent pas des synergies entre d'autres constituants, notamment les phytates, les lignanes ou les isoflavones. Bien que ces résultats ne puissent pas être extrapolés tels quels à toutes les populations, ils plaident une fois de plus en faveur d'une majoration de la présence de légumes dans nos menus.
Référence: Villegas R et al. J Nutrition 2008;138: 574-80.
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