Une équipe de recherche de la Carnegie Mellon University a testé de façon répétée les effets de l’imagination de l’ingestion d'un aliment sur sa consommation réelle. Ils ont constaté que le simple fait d'imaginer la consommation d'un aliment diminuait l’appétit pour cette denrée ciblée.
Pour cette étude, une série de cinq expériences évaluant si la stimulation mentale de la consommation d'un aliment permettait d’en réduire sa consommation ultérieure réelle ont été menées. Dans la première expérience, les participants ont imaginé effectuer 33 actions répétitives, une par une.
Un groupe témoin a imaginé insérer 33 vêtements dans une machine à laver (une action similaire à la consommation de bonbons), un autre groupe a du imaginer l’insertion de 30 vêtements dans une machine à laver et la consommation de trois bonbons tandis qu'un troisième groupe a du penser à l’insertion de trois vêtements dans une machine à laver et à la consommation de 30 bonbons.
Après cette phase, les participants pouvaient consommer librement un bol rempli de bonbons. Les auteurs ont alors constaté que les participants ayant imaginé manger 30 bonbons étaient ceux qui avaient mangé le moins de bonbons dans la réalité par rapport aux deux autres groupes. Quatre autres expériences donnant des résultats similaires ont été menées pour confirmer ces résultats.
Les trois dernières expériences menées par les scientifiques ont permis de mettre en évidence le fait que la réduction de la consommation réelle d’un aliment faisant suite à son ingestion imaginaire était due à l'accoutumance à cet aliment.
L'accoutumance est un des processus fondamentaux qui déterminent la façon dont nous consommons un aliment ou un produit, nous arrêtons d’en consommer ou encore dont nous passons à la consommation d’un autre aliment ou produit.
Les résultats de cette nouvelle étude montrent que l'accoutumance ne serait pas seulement régie par les entrées sensorielles de la vue, de l'odorat, de l’ouïe ou du toucher, mais également par la façon dont l'expérience de consommation est mentalement représentée. La frontière entre imagination et vie réelle pourrait donc être plus mince que prévue.
Les auteurs pensent que ces résultats pourraient permettre d'élaborer des interventions visant à réduire les envies d’aliments malsains, de médicaments ou encore de cigarettes. Ils pourraient également aider les populations à faire de meilleurs choix alimentaires.