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News 2010

Les jeunes et la caféine

La caféine est un stimulant largement utilisé par les adultes, si bien qu’être «accro» à cette « drogue » légale est considéré comme parfaitement normal. Mais quel peut être l’impact de la caféine sur les jeunes consommant des boissons qui en contiennent en abondance? C’est ce qu’une étude américaine tente actuellement d’élucider. 

Publié le 06/01/10

Quels peuvent être les effets d’une consommation aiguë ou chronique de caféine sur la tension artérielle des ados ou encore sur leur fréquence cardiaque? Une forte consommation de boissons caféinées durant l'adolescence peut-elle contribuer à une utilisation ultérieure de drogues licites ou illicites? Une équipe de chercheurs de Buffalo aux Etats-Unis est en train de creuser la question.


Renforcement de comportement

Le principal intérêt de l’étude réalisée par Temple et ses associés réside dans l’existence d’un comportement appelé « renforcement alimentaire ». Partant de constatations faites lors d’une étude antérieure, Jennifer Temple et son équipe ont voulu savoir jusqu’à quel point une personne pouvait travailler pour obtenir un aliment donné ou, dans ce cas-ci, une boisson caféinée et aussi comment ce renforcement alimentaire imitait une toxicomanie.

Au total, 26 garçons et 23 filles âgés de 12 à 17 ans ont participé à cet essai. Ils ont été répartis dans des groupes suivant leur consommation de caféine, signalée sous toutes ses formes. Les participants ont reçu l'équivalent d’une semaine de boissons, contenant ou non de la caféine et ont dû consommer ce stock tout au long de la semaine, à raison d’une boisson par jour. Une deuxième semaine de test a ensuite été réalisée de la même façon, si ce n’est que les ados recevaient la boisson opposée à celle qu’ils avaient consommée la semaine précédente.

Par la suite, les participants devaient retourner au laboratoire et ont prié de jouer aléatoirement soit à un jeu vidéo pour gagner des boissons contenant de la caféine, soit un à autre pour gagner des boissons non caféinées. Plus les enfants y jouaient, plus la difficulté du jeu augmentait.

Une variabilité selon le sexe

Les auteurs ont été surpris de constater que la différence dans le potentiel de renforcement de la caféine se situait, non pas entre les gros ou petits consommateurs, mais bien entre les sexes, les garçons étant plus assidus que les filles. Cette différence pourrait être basée sur l'effet d'hormones au moment de l'essai, bien que cela n'ait pas été mesuré, ainsi que sur la possibilité que les filles soient moins sensibles aux effets de la caféine que leurs homologues masculins.

Temple et ses collègues ont à l’heure actuelle achevé la seconde partie de l'étude, à savoir, un essai en double aveugle étudiant la relation dose-réponse des effets de la caféine sur la tension artérielle des adolescents ainsi que sur leur rythme cardiaque et sur les éventuels tremblements associés à une importante consommation de cette substance. Deux documents rapportant les résultats sont en cours de rédaction.

La troisième partie de l’étude, peut être la plus importante, visant à étudier les effets de la consommation de caféine à l’adolescence sur le passage à d’autres drogues légales ou non par la suite, est également amorcée.

Adrien loreis, diététicien

Source:
Temple J, Bulkley A, Briatico L  et al. Addictive effects of caffeine on kids. 
http://www.buffalo.edu
Article en anglais consulté en janvier 2010.


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