Publié le 27/01/10
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Une nouvelle étude américaine réalisée par une équipe de chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco, du Stanford University Medical Center et du Columbia University Medical Center, a mis en évidence le fait qu’une légère diminution de la quantité de sel dans l’alimentation, à peine détectable au goût, pouvait avoir des bienfaits majeurs pour la santé.
Modèle informatique
Les résultats de cet essai ont été trouvés à partir du « Coronary Heatt Disease Policy Model », une simulation informatique de pathologie cardiaque chez des adultes américains, utilisée par les chercheurs afin de projeter les bénéfices d'interventions de santé publique.
L’utilisation d’un tel modèle informatique a permis de constater qu’une réduction de la prise alimentaire de sel de l’ordre de trois grammes par jour (soit environ 1200 mg de sodium) permettrait de diminuer de 11% l’apparition de nouveaux cas de pathologies cardiaques, de 13% le taux de crises cardiaques, de 8% la survenue d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de 4% le nombre de décès.
Pour ce qui est des ethnies de couleur noire, que les scientifiques estiment à plus haut risque d'hypertension artérielle et potentiellement plus sensibles au sel, cette diminution de la quantité de sel pourrait réduire les nouveaux cas de maladies cardiaques de 16% et celle des crises cardiaques de 19%.
Impliquer les industries
La consommation de sel ne cesse d’augmenter d’année en année. D’après l'American Heart Association, cette dernière s’est accrue de 50% depuis les années 1970. La fréquence de l’hypertension artérielle semble avoir augmenté de la même façon, en dépit de preuves liant l'apport en sel à la pression artérielle et aux maladies cardiaques.
Or, en plus de ses avantages sur la pression artérielle, la réduction de la consommation de sel peut renforcer l’efficacité de la plupart des anti-hypertenseurs et diminuer le nombre de complications associées au diabète, à l'obésité ou encore aux maladies rénales.
Il est clair que nous devons abaisser notre consommation de sel mais certaines personnes peuvent trouver difficile pratiquer de telles réductions car la plupart du sel de notre alimentation provient des aliments transformés et non de la salière. Les auteurs de l’étude suggèrent que l'industrie alimentaire pourrait sensiblement contribuer à la santé des consommateurs en pratiquant ne serait-ce que de faibles réductions dans la quantité de sel utilisée dans la préparation des aliments transformés.
Adrien Loreis, diététicien
Source:
Bibbins-Domingo K, Chertow GM, Coxson PG et al. Projected Effect of Dietary Salt Reductions on Future Cardiovascular Disease. New England Journal of Medicine, janvier 2010; DOI:10.1056/NEJMoa0907355.
http://content.nejm.org/cgi/reprint/NEJMoa0907355v1.pdf
Article en anglais consulté en janvier 2010.
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