Des chercheurs ont récemment démontré que les nourrissons dont les mères avaient consommé quotidiennement plus de 4,5 grammes de graisses trans au cours de l'allaitement étaient deux fois plus susceptibles d'avoir un pourcentage élevé de graisse corporelle
Les chercheurs ont étudié différents types d’acides gras mais ont retenus les trans comme étant les acides gras favorisant le plus l’excès de graisses corporelles. Les acides gras trans pourraient donc, selon les auteurs, être considérés comme des prédicteurs d’une adiposité accrue chez les mères et leurs bébés.
Afin de déterminer l'effet de la consommation d’acides gras trans par l'enfant via le lait maternel, les chercheurs ont étudié trois groupes différents: un groupe de mères alimentaient leur enfant exclusivement au sein, un groupe ne donnant que des formules infantiles à leur bambin et un groupe utilisant une combinaison des deux méthodes d’alimentation.
Les résultats ont mis en évidence le fait que les mères qui avaient consommé plus de 4,5 grammes d’acides gras trans par jour augmentaient de six fois leurs risques d'accumulation excessive de graisse corporelle, indépendamment de leur poids avant grossesse, par rapport à celles consommant des quantités de gras trans inférieures à cette valeur seuil. Ce risque d’adiposité accrue était également présent chez leur enfant. Ces données suggèrent que l'apport en acides gras trans pourrait avoir un effet important sur le gain de poids des mères au moment où elles allaitent par rapport à d’autres moments de leur vie.
Selon les chercheurs, outre le poids, il est important de mesurer le taux d’adiposité chez les mères car un excès pondéral ne signifie pas toujours que le pourcentage de graisse corporelle est en excès et vice versa. De plus, ce n’est pas seulement le poids, mais l’association entre ce dernier et la quantité de graisse corporelle qui affecte l’état de santé. Voilà pourquoi la mesure de l’adiposité est un facteur important à prendre en compte pour évaluer le risque cardiovasculaire.
Lors de cette essai, 96 femmes ont été étudiées. D’autres études portant sur des groupes plus important devraient donc être réalisées afin de renforcer les résultats mis en évidence et de pouvoir disposer de plus amples informations afin de mieux sensibiliser les mères à l’importance d’une alimentation saine au cours de l’allaitement.
Les auteurs concluent en disant qu’il serait également intéressant de pouvoir suivre l'enfant depuis le moment où il est dans le ventre de sa mère et ce jusqu’à son adolescence afin de pouvoir confirmer si le type d'alimentation chez le nourrisson et la mère au cours de l'allaitement à un rapport avec la récente épidémie de d’obésité infantile.