Une étude récente a été menée afin d’étudier la distribution de la masse grasse chez des souris suivant un modèle de dimorphisme sexuel semblable aux humains. Il semble, d’après les résultats de cet essai, que la répartition du tissu adipeux soit déterminée par les gènes.
Les auteurs ont constaté, d’après une nouvelle étude sur rongeurs, que sur environ 40.000 gènes, seuls 138 se retrouvaient couramment dans les cellules adipeuses à la fois des mâles et des femelles. Or, les auteurs s’attendaient à l’inverse, à savoir que moins de 138 gènes auraient été différents entre les deux sexes.
Compte tenu de la différence de profils d'expression génique, un tissu adipeux féminin ne se comportera pas comme le tissu adipeux masculin et vice-versa. La croyance selon laquelle les cellules adipeuses chez les hommes et les femmes se ressemblent est donc incompatible avec ces résultats.
En plus des différences génétiques entre les tissus adipeux, les chercheurs ont également constaté lors de cette étude que les souris mâles ayant consommé un régime alimentaire riche en graisses pendant 12 semaines avaient gagné plus de poids que les souris femelles soumises au même régime. Le tissu adipeux chez les souris mâles, en particulier celui réparti au niveau du ventre, était fortement enflammé, tandis que celui des femelles présentait des niveaux inférieurs de gènes associés à l'inflammation.
Les chercheurs ont également observé des souris femelles dont les ovaires avaient été enlevés. Ces dernières avaient pris plus de poids que les souris ayant conservé leurs organes et le stockage de cette graisse s’était principalement fait au niveau abdominal, similairement aux souris mâles. Ce tissu adipeux était aussi fortement enflammé. Néanmoins, l’utilisation d’une thérapie substitutive à base d'oestrogène chez ces souris permettrait de réduire l'inflammation et de retrouver une répartition graisseuse identique à celle des souris ayant encore leurs ovaires intacts.
Il semble donc, selon cette étude, que les hormones sécrétées par les ovaires puissent être essentielles pour déterminer où la graisse se dépose. L’objectif global est maintenant de déterminer comment le tissu adipeux est affecté par les hormones sexuelles et s'il serait possible de développer un traitement hormonal substitutif qui protégerait les femmes ménopausées contre l’accumulation de graisse viscérale ainsi que contre les maladies connexes telles que le syndrome métabolique.
Alexandre Dereinne, diététicien
Référence
Grove K, Fried S, Greenberg A et al. A microarray analysis of sexual dimorphism of adipose tissues in high-fat-diet-induced obese mice.International Journal of Obesity, 2010; DOI:10.1038/ijo.2010.12
www.sciencedaily.com
Article en anglais consulté en mai 2010.