De nouvelles recherches menées par Satoru Eguchi, professeur agrégé de physiologie et ses collaborateurs, suggèrent qu’un composant présent dans la couche de tissu entourant les grains du riz brun pourrait aller à l'encontre de l'angiotensine II, une protéine du système endocrinien reconnue comme ayant une influence dans le développement de l'hypertension artérielle et l'athérosclérose.
La couche subaleurone du riz japonais, située entre le centre du grain blanc et la couche fibreuse externe de couleur brune, est riche en oligosaccharides et fibres alimentaires, ce qui rend cette céréale particulièrement nutritive. Toutefois, lorsque le riz brun est poli pour devenir du riz blanc, la couche subaleurone est dénudée et le riz perd certains de ses éléments nutritifs. La couche subaleurone peut être préservée dans le riz semi-blanchi (Haigamai) ou partiellement-blanchi (Kinmemai). Ces types de riz sont très populaires au Japon parce que beaucoup de gens pensent qu'ils sont meilleurs pour la santé que le riz blanc.
Les chercheurs ont tenté de percer les mystères de la couche subaleurone et de trouver le moyen de la conserver intacte lorsque le riz est transformé. L'équipe a tenté de savoir si la couche subaleurone pouvait en quelque sorte inhiber l’angiotensine II avant qu’elle ne provoque des ravages. Ils ont dans un premier temps prélevé le tissu subaleurone de riz Kinmemai. Ensuite, ils ont séparé les composantes du tissu par extraction grâce à l’action de divers solvants tels que l'éthanol, le méthanol et l'acétate d'éthyle. Les scientifiques ont ensuite observé la manière dont le tissu affectait les cultures de cellules musculaires lisses vasculaires. Ces dernières font partie intégrante de la paroi des vaisseaux sanguins et sont les victimes directes de l'hypertension artérielle et l'athérosclérose.
Au cours de leur analyse, l'équipe a constaté que les composants subaleurone ayant été sélectionnés par une extraction d'acétate d'éthyle inhibaient l'activité de l'angiotensine II dans la culture cellulaire. Cette action suggère que la couche subaleurone du riz pourrait donc offrir une protection contre l'hypertension artérielle et l'athérosclérose. Ce constat pourrait également aider à expliquer pourquoi la mortalité cardiovasculaire est moins élevée au Japon, car la plupart des gens mangent au moins un plat à base de riz par jour.
Il existe donc, au vu des résultats de cette étude, un composant dans le grain de riz qui pourrait s’avérer être un bon point de départ pour la recherche en médecine préventive en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires. Les scientifiques espèrent à présent pouvoir démontrer un avantage supplémentaire pour la santé lié à une consommation de riz semi-blanchi ou brun dans le cadre d'une alimentation normale.