Des scientifiques du Centre Alimentaire Pharmabiotique (APC) de l’University College de Cork et Teagasc, en Irlande, ont conçu une souche de Lactobacillus capable de produire de l’acide linoléique conjugué (CLA). Une fois administrée à des souris, cette souche bactérienne serait capable de modifier la composition graisseuse corporelle de cette dernière.
L’acide linoléique conjugué est un acide gras produit par plusieurs bactéries dans des situations diverses. Il existe plusieurs types de CLA dont un appelé t10, c12 CLA pour lequel il a été démontré qu’il permettait de diminuer la masse grasse corporelle chez les humains et certains animaux. Cette découverte pourraient mener à la conception de probiotiques spécialisés jouant un rôle dans la prévention ou le traitement de maladies telles que l'obésité.
Cet acide gras aurait également la capacité d’inhiber la croissance des cellules cancéreuses du côlon et de provoquer leur mort. Parmi les bactéries capables de synthétiser cette molécule, citons Propionibacterium acnes, une bactérie cutanée pouvant causer de l'acné.
Lors de l’étude menée par Rosberg-Cody et ses collaborateurs, un gène codant pour l'enzyme de P. acnes a été transféré sur une souche de Lactobacillus, lui permettant ainsi de produire du t10, c12 CLA.
Les chercheurs ont ensuite constaté que le niveau de t10, c12 CLA présents dans les tissus des souris grasses avait quadruplé après avoir été nourris avec ce probiotique recombinant. Ainsi, cette étude démontre que les microbes intestinaux peuvent avoir un impact sur le métabolisme et en particulier sur la composition adipeuse.
Le même groupe de chercheurs avait déjà démontré que l’acide linoléique conjugué microbien était en mesure de réduire la viabilité des cellules cancéreuses du colon de 92%. La production de CLA par des probiotiques pourrait également être en mesure de garder les cellules du cancer du côlon en échec.