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Vivent les brocoli

L’ « European Alpro Foundation Award for Masters 2009 » a été décernée à un mémoire sur le lien entre consommation de légumes de la famille du chou et prévention du cancer.

L’« European Alpro Foundation Award for Masters 2009 » récompense un mémoire de master portant sur les effets d’une alimentation riche en aliments d’origine végétale et leur impact sur la santé humaine. Cette année, Christine Schümann (Allemagne) a été récompensée pour ses recherches sur le lien entre la consommation de légumes de la famille du chou et la prévention du cancer.

Les études épidémiologiques indiquent que la consommation de légumes de la famille des brassicacées, tels que le brocoli, pourrait diminuer le risque de développer plusieurs types de cancer. Les brocoli, comme d’autres brassicacées, présentent une teneur élevée en certaines substances, des glucosinolates contenant du sulfure. Ces composés peuvent être transformés par la myrosinase, une enzyme naturellement présente dans ces légumes, en isothiocyanates et indoles actifs. L’un de ces composés actifs, le sulforaphane, stimule les mécanismes de défense cellulaire protégeant les cellules contre le cancer.

Des activateurs

Le mécanisme de défense en question est corrélé à une activité antioxydante accrue et à l’activité du facteur de transcription Nrf2, qui jouent tous deux un rôle important dans la prévention du cancer. Un facteur de transcription est un intermédiaire dans une chaîne de signalisation intracellulaire. Dans le noyau, lorsqu’il est activé, il déclenche la transcription de certains gènes (ADN) en ARN messager et favorise ainsi l’expression de ces gènes. Le Nrf2 intervient quant à lui dans l’expression de gènes codant pour des enzymes de la phase II de la détoxication hépatique et d’autres, impliqués dans les processus de protection contre les agents oxydants. Sachant quelle position ce facteur de transcription occupe dans les mécanismes de protection des cellules, on imagine son importance dans les défenses anticancéreuses. Christine Schümann a testé toute une série de composés de la famille des glucosinolates et de celle des isothiocyanates sur des cultures de fibroblastes de souris pour évaluer leur capacité à activer le Nrf2 et à déclencher l’activation des gènes qui sont sous son contrôle. Dans son modèle, aucun glucosinolate n’était capable d’induire l’activation du Nrf2. Mais deux isothiocyanates, le sulphoraphane et l’allyl isothiocyanate, ainsi qu’un indole (le 3,34-diinolylméthane ou DIM), étaient capables de le faire.

Protection anticancéreuse

Il apparaît donc qu’un apport en composés susceptibles d’être transformés dans l’organisme par la myrosinase en activateurs du Nrf2 est susceptible de protéger contre le cancer. C’est précisément ce type de composés qu’apportent les brocoli et autres brassicacées.

Jean Andris


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