Un régime sans produits laitiers n’apporte guère plus que 500 mg de calcium par jour, limite en dessous de laquelle le risque fracturaire augmente fortement. La consommation de fromages, aliments les plus riches en ce micronutriment, doit donc être vivement conseillée chez les personnes âgées chez qui les besoins calciques sont augmentés.
Le métabolisme osseux est influencé par une multitude de facteurs parmi lesquels des facteurs génétiques, nutritionnels, physiques et hormonaux. Un déficit cumulé en calcium et en vitamine D et l’hyperparathyroïdie qui lui fait suite accélèrent la résorption et le remodelage osseux, ce qui a comme conséquence de fragiliser l’os. Il s’en suit une augmentation de la fréquence des fractures, en particulier celle du col du fémur, ainsi que des tassements vertébraux.
Afin de prévenir la survenue de tels évènements, il est essentiel de couvrir efficacement les besoins en calcium et en vitamine D chez la personne âgée. Pour ce qui est des apports en vitamine D, l’exposition solaire permet de combler la majorité des besoins journaliers. En revanche, le calcium doit être apporté par l’alimentation. Des apports suffisants en protéines doivent également être maintenus car on observe une diminution de l’anabolisme protéique avec l’âge. Les fromages peuvent donc être intégrés sans problèmes à l’alimentation des personnes âgées puisqu’ils constituent d’excellentes sources en ces deux nutriments.
Les fromages constituent d’excellentes sources de calcium et protéines. Pour seul exemple, une tranche de gouda de 50g contient 12,5 g de protéines et 405 mg de calcium. Or, les besoins en ces nutriments sont augmentés avec l’âge, entre autre à cause de deux phénomènes naturels accompagnant le vieillissement : l’ostéoporose, accélérant la perte de masse osseuse et la sarcopénie, perte progressive de masse musculaire chez la personne âgée.
Il est important d’encourager la consommation de fromages chez les seniors car comme démontré plus haut, ces aliments renferment des quantités importantes de nutriments essentiels dans des portions relativement réduites. Cela représente un avantage certain quand on sait que l’appétit diminue avec l’âge.
Avec l’âge, les défenses immunitaires sont moins efficaces, ce qui rend les personnes âgées plus sujettes aux infections en tous genres. Une fois encore, les fromages pourraient s’avérer d’une aide précieuse.
Une étude récente a analysé l’influence d’un fromage de type gouda enrichi en probiotiques sur les défenses immunitaires de patients âgés entre 72 et 103 ans. Les participants ont été répartis en un groupe « test » et un autre « contrôle ». Le groupe test a du consommer une tranche de fromage enrichi en probiotiques lors du petit déjeuner et ce pendant une durée de quatre semaines. Le groupe contrôle à quant à lui reçu une tranche de fromage ordinaire lors de ce repas.
Les résultats ont montré une amélioration significative de l’immunité innée et acquise chez les patients ayant consommé du fromage enrichi. Les scientifiques ont en effet constaté une plus forte activation de lymphocytes TNK (Natural killer) de même qu’une augmentation de l’activité phagocytaire.
Cette étude démontre qu’une consommation régulière de fromage supplémenté en probiotiques chez des personnes âgées pourrait améliorer leurs défenses immunitaires face aux agressions extérieures. Peut-être verrons-nous donc un jour fleurir de tels produits dans les rayons de nos supermarchés.
Références:
Programme National Nutrition Santé. Livret d’accompagnement destiné aux professionnels de santé. La santé en mangeant et en bougeant.
Le guide Nutrition à partir de 55 ans.
Consulter de PDF
Ouvrage en français consulté en juillet 2010.
Montague-Jones G. Study backs immune health benefits of probiotic cheese. Mai 2010.
Consulter l'article
Article en anglais consulté en juillet 2010.
Nubel. Table belge de composition des aliments.
Cinquième édition. Bruxelles. Juin 2009. ISBN: 9789074362092.
Ouvrage en français et néerlandais consulté en juillet 2010.