.
 

Archives > N° 130 Janvier > article
article précédent image suivante

Anxiété : une prise en charge en douceur

Devant les troubles anxieux, que peut faire l’homéopathie ?

L’anxiété est un sentiment de danger imminent et indéterminé, s’accompagnant de malaise, d’agitation, de désarroi et d’anéantissement devant ce danger1. Inutile de dire, quand on lit cette définition, combien l’anxiété peut détruire la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Que faire pour le patient devant pareille situation ? On dispose dans l’arsenal pharmacologique de médicaments anxiolytiques mais comme chacun sait, ils ne sont pas dénués d’inconvénients. L’homéopathie peut-elle représenter une alternative ?

Meilleur sommeil

Une étude observationnelle conduite par Coppola et Montanaro2 incluait 71 patients ressentant une anxiété légère à modérée, traités à l’aide d’un complexe homéopathique. Les patients ont été reçus en consultation au moins deux fois, la seconde fois survenant au moins 30 jours après le début de l’étude. Le questionnaire « State-Trait Anxiety Inventory Form Y (STAI-Y), qui permet d’évaluer leur niveau d’anxiété, leur a été soumis lords des deux consultations. L’analyse des heures de sommeil et du nombre des éveils nocturnes donnait une idée de la qualité de leur sommeil. Par rapport au début de l’étude, le score moyen au sous-questionnaire STAI-Y concernant le niveau d’anxiété avait diminué de plus de 6 points à la deuxième visite et la partie du même questionnaire qui concernait les caractéristiques de cette anxiété a montré une diminution de plus de 3 points. Ces deux diminutions étaient statistiquement significatives. L’évolution était du même ordre dans l’analyse des sous-groupes de patients stratifiés selon l’âge, le sexe et le niveau d’anxiété. Par ailleurs, la durée du sommeil avait augmenté par rapport au début de l’étude (5,56 ± 0,9 h vs 5,1 ± 1,1 ; p < 0,0001). Par contre, le nombre d’éveils par nuit avait baissé de 42% (p < 0,0001).

Sous toutes les coutures

Dans une étude sur la prise en charge des patients souffrant de problèmes anxieux tels qu’ils sont définis par la DSM IV, Vainchtock et al. ont tenté d’évaluer l’efficacité, l’utilité et le coût de différentes stratégies. L’une était une prise en charge allopathique, l’autre était de type homéopathique. Deux groupes de médecins généralistes pratiquant l’allopathie d’une part, l’homéopathie d’autre part, ont traité chacun 260 patients. Les deux groupes étaient comparables au départ pour la gravité de l’anxiété. L’étude a duré 3 mois. Les patients retenus devaient avoir plus de 18 ans et consulter pour la première fois pour leurs symptômes anxieux. Deux formes d’évaluation ont été utilisées : un questionnaire rempli par le médecin (Hamilton hetero-evaluation scale for gauging mental problems (COT 96) et un autre, qui était en fait le State-Trait Anxiety Inventory (STAI) déjà mentionné plus haut, rempli par le patient lui-même. L’utilité était, elle aussi, évaluée par deux moyens, à savoir une échelle de satisfaction du patient, d’une part, une appréciation par le médecin de l’état du patient sur une échelle du même type, d’autre part. Quant au coût, l’estimation incluait les coûts directs et les coûts indirects.

Différentes mais équivalentes

Les scores de Hamilton se sont améliorés de 55,74% chez les patients des allopathes et de 57,90% chez ceux des homéopathes. Les scores STAI pour le niveau d’anxiété ont perdu 28,09% en allopathie et 22,79% en homéopathie, ce qui correspond dans les deux cas à une amélioration appréciable. L’échelle STAI pour les caractéristiques de l’anxiété a montré une baisse de 21,54% sous allopathie et 17,86% sous homéopathie. Les auteurs considèrent donc qu’au point de vue efficacité, les deux stratégies se valent. L’utilité s’est avérée équivalente dans les deux cas également : près de 90% des patients se sont déclarés satisfaits ou très satisfaits et plus de 85% des médecins ont déclaré que leurs patients s’étaient améliorés, voire qu’ils étaient guéris. Enfin, sur le plan des coûts, les deux stratégies se sont avérées équivalentes pour les charges revenant au système d’assurance santé. Mais les patients traités par homéopathie prenaient en charge une plus grosse part des coûts et les allopathes accordaient plus de congé de maladie que les homéopathes.

Références:

1. Garnier M, Delamare V. Dictionnaire des termes echniques de médecine. Maloine, Paris, 1972..

2. Coppola L, Monanaro F. Effect of a homeopathic complex medicine on state and trait anxiety and sleep disorders : an observationnal study. Poster presented a the … Eur J Integr Med 2012; 45: 142.

3. Vainchtock A, Dansette GY, Nicoloyannis N et al. Medicoeconomic evaluation of management of anxiety disorders in outpatient care. Health and System Science 2000; 4: 103-15.


Google

Web
H&F.be