Près de huit patients atteints de cancer sur dix utilisent des compléments alimentaires (vitamines, plantes ou extraits de plantes…). Mais bien que ces compléments puissent avoir des effets indésirables et même dangereux, beaucoup n’en parlent pas à leur équipe soignante. La Fondation contre le Cancer lance donc une nouvelle application internet informant sur les effets positifs et négatifs de vingt compléments alimentaires régulièrement utilisés. Cette initiative entre dans le cadre de sa campagne de sensibilisation «Compléments alimentaires: amis ET ennemis». En Belgique, un homme sur trois et une femme sur quatre seront confrontés au cancer et la problématique entourant les compléments alimentaires concerne donc de nombreuses personnes.
L’usage de compléments alimentaires est souvent concomitant à un traitement contre le cancer. Les patients y ont recours notamment pour accroître les chances de guérison, réduire les effets secondaires causés par les traitements et améliorer leur meilleure qualité de vie. Mais ils ne réalisent pas toujours l’impact potentiel que les compléments peuvent avoir sur leur traitement contre le cancer. Certaines combinaisons sont positives ou neutres, mais d’autres peuvent avoir des effets indésirables, voire dangereux. Parmi ceux-ci, un des plus sérieux est la réduction de l’efficacité des traitements contre le cancer. Divers compléments peuvent également aggraver la maladie. Enfin, ils peuvent aussi interagir avec d’autres médicaments classiques.
Une application en ligne sur les compléments alimentaires L’application développée par la Fondation contre le Cancer est disponible gratuitement sur www.cancer.be/complements-alimentaires. Elle traite actuellement de vingt compléments alimentaires parmi les plus utilisés et propose des informations précises concernant chacun d’eux, leurs effets positifs et négatifs possibles et les risques d’interactions avec les traitements contre le cancer. Elle permet également d’obtenir un récapitulatif des interactions possibles pour chaque type de traitement.
De nombreux patients ne parlent pas de leur usage de compléments alimentaires à leur équipe soignante. Par exemple parce qu’ils n’y pensent simplement pas, ou qu’ils pensent que cet usage est sans danger; voire même par crainte de paraître ridicule. Et peu de médecins pensent à leur poser spontanément la question. Parallèlement à l’application web, la Fondation contre le Cancer a donc démarré la campagne Compléments alimentaires: amis ET ennemis. Déclinée sous forme d’affiches et d’envoi de courriers, elle encourage médecins et patients à aborder ouvertement la question des compléments alimentaires. Il est en effet d’une importance capitale que patients et prestataires de soins ne sous-estiment pas l’impact potentiel des compléments sur la santé, et qu’ils prennent ensemble les bonnes décisions afin d’éviter les effets indésirables.