Par Nicolas Guggenbühl
" HEALTH & FOOD " numéro 66, Août/Septembre 2004
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Le jus de tomate serait-il la boisson de prédilection des diabétiques ? Il a en tout cas de quoi séduire, puisqu’il est à la fois pauvre en graisses et en sucre. Mais c’est aussi une excellente source de lycopène, un antioxydant dont la biodisponibilité est d’autant meilleure que la tomate à été transformée (par exemple en jus, en purée, etc.). On ne sait pas si c’est le lycopène qui est à la base d’une nouvelle trouvaille, mais toujours est-il que le jus de tomate semble présenter un autre intérêt, tout particulièrement chez les patients atteints d’un diabète de type 2 : il inhibe l’agrégation des plaquettes sanguine. C’est ce qui ressort d’une étude clinique australienne, menée en double aveugle avec placebo et selon un schéma de "cross-over".
Dans cette étude, une vingtaine de sujets diabétiques a reçu chaque jour pendant 3 semaines, soit 250 ml de jus de tomate filtré, soit la même quantité d’une boisson aromatisée à la tomate. Les groupes ont ensuite été inversés.
Les chercheurs n’ont pas observé de différence significative sur l’hémoglobine glycatée. Par contre, ils relèvent une diminution de significative de l’activité plaquettaire après 3 semaines de « jus de tomate », alors qu’aucune différence n’apparaît avec le placebo. Bien entendu, des travaux à plus grande échelle sont requis pour confirmer cet effet. Mais cette découverte s’avère d’autant plus intéressante compte tenu du fait que les patients diabétiques présentent, entre autres anomalies métaboliques, une augmentation de la sensibilité des plaquettes aux pro-agrégants, et que les thérapies inhibant l’agrégation plaquettaire s’avèrent capables de réduire le risque cardiovasculaire chez ces patients.
Nicolas Guggenbühl
Ref. :
Lazaru Sa et al.JAMA 2004 ;292 :805-806. |