Par Patrick Mullie
" HEALTH & FOOD " numéro 70, Mars/Avril 2005
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Pourquoi instaurer une perte de poids limitée? Les conséquences positives pour la santé sont multiples : les études montrent que tous les paramètres en relation avec la santé du cœur et des artères évoluent favorablement. La pression artérielle peut baisser en moyenne de 10 mm Hg, le cholestérol total de 10 % et les triglycérides de près de 30%. Par ailleurs, la perte de poids peut également abaisser la glycémie à jeun, ce qui est bénéfique pour le traitement du diabète de type 2.
Exercices de simulation
Une simulation du potentiel des campagnes d’intervention sur la surcharge pondérale et l’obésité a été conduite auprès de 2305 Belges répartis dans tout le pays et âgés en moyenne de 59 ans. Cette cohorte faisait partie d’une étude plus large portant sur la distribution des facteurs de risque cardio-vasculaires chez l’homme*. Les données, parmi lesquelles le poids et la taille, ont été enregistrées par 300 médecins généralistes.
Deux possibilités d’intervention ont été confrontées à une situation contrôle, sans intervention : une campagne d’intervention modérée sur l’excès de poids (objectif : diminuer le BMI de minimum 5%) et une campagne d’intervention intensive, visant une réduction du BMI de minimum 10%. L’absence d’intervention, d’après la simulation, se solderait dans les 10 ans par une élévation estimée du BMI de l’ordre de 5%. Ce chiffre repose sur les données enregistrées par le Service de Prévention et de Protection du travail de la Communauté flamande entre 1993 et 2000. A l’époque, l’augmentation de l’obésité avait été évaluée à 4%.
De l’action à l’inaction
Le tableau suivant donne la répartition du BMI en fonction de l’intervention. Le groupe ciblé dans l’étude présentait à l’origine environ 60 % d’individus avec un BMI de 25 et plus. La simulation d’une campagne d’intervention modérée ramènerait ce chiffre à 46%. Une campagne plus intensive diminuerait cette population à seulement 31%. En revanche, l’inertie à l’égard du BMI provoquerait une augmentation de 5 %, soit près de trois quart des personnes de l’échantillon de départ. Les conséquences de l’inaction sont alarmantes : sans intervention, la simulation fait état d’une population d’individus obèses de près de 25 %!
Simulation entre les deux interventions et le groupe contrôle |
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BMI <25 |
BMI entre 25-30 |
BMI >30 |
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Poids normal |
Surcharge pondérale |
Obésité |
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n |
% |
n |
% |
n |
% |
BMI Actuel |
911 |
40 |
1005 |
44 |
389 |
16 |
BMI Actuel moins 5% |
1246 |
54 |
823 |
36 |
236 |
10 |
BMI Actuel moins 10% |
1584 |
69 |
582 |
25 |
139 |
6 |
BMI Actuel plus 5% |
599 |
26 |
112 |
48 |
594 |
26 |
Pourquoi attendre? L’inaction conduit dans cette simulation à une situation où 3 personnes sur 4 seraient touchés de plein fouet par la surcharge pondérale et/ou l’obésité. Une intervention à caractère modéré suffirait déjà à ramener ces chiffres à une personne sur deux. Il est donc plus que temps de partir en campagne!
Patrick Mullie
Diététicien
Reference:
* Autier P, Creplet J, Vansant G, Brohet C, Paquot N, Muls E, Mullie P, Grivegnee AR. The impact of reimbursement criteria on the appropriateness of 'statin' prescribing. Eur J Cardiovasc Prev Rehabil. 2003 Dec;10(6):456-62.
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