Par Nicolas Guggenbühl
News du :
28 Février 2003
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Une équipe britannique a dépouillé les habitudes alimentaires recueillies à la fin des années trente auprès de 3878 enfants issus de 16 régions rurales et urbaines d'Angleterre et d'Écosse. Après soixante ans, la survenue des cancers (483 cas diagnostiqués) a été confrontée à la consommation de fruits, de légumes, et de trois antioxydants importants : la vitamine C, la vitamine E et le carotène. Les résultats montrent une association inverse entre la consommation de fruits durant l'enfance et le risque de développer un cancer.
L'effet protecteur des fruits et des légumes a déjà été évoqué par bien des travaux menés chez l'adulte. Il est attribué essentiellement aux composés antioxydants qui sont supposés protéger l'ADN des dégâts causés par les radicaux libres. Toutefois, cette étude ne relève qu'un très faible effet protecteur pour les 3 antioxydants pris isolément. Ce qui suggère que d'autres composés apportent leur contribution. Ce n'est pas étonnant lorsque l'on se penche sur la composition chimique d'un fruit, où les nombreux caroténoïdes côtoient des fibres, des isoflavones, des coumarines et des glycosinolates, autant de candidats protecteurs qui agissent probablement en synergie.
Contrairement à ce que l'on aurait pu attendre, aucun effet protecteur n'apparaît pour l'apport en légumes. Pour les auteurs, cela pourrait s'expliquer par les habitudes culinaires de l'époque : les légumes étaient cuits nettement plus longtemps dans les années trente (jusqu'à 60 minutes !) qu'aujourd'hui (5 à 10 minutes pour la plupart des légumes). Un procédé qui entraînait une perte importante de nombreux composés protecteurs sensibles à la chaleur. Non, tout n'était pas mieux du temps de Grand-Mère !
Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
Réf. :
Maynard M et al. J Epidemiol Community Health 2003;47:218-225. |