Par Nicolas Guggenbühl
News du :
22 Avril 2004
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L'arrivée, il y a quelques années, des premières matières grasses enrichies en esters de stanols, puis en esters de stérols, a sonné le début des aliments fonctionnels ciblant le taux de cholestérol. De nombreuses études attestent de l'effet hypocholestérolémiant de ces composés. Toutefois, à l'heure où la gamme des aliments proposés s'élargit progressivement, on peut se demander s'ils bénéficient tous de la même activité.
Pour répondre à cette question, des chercheurs australiens ont mené récemment une étude auprès de 58 femmes et hommes présentant un taux de cholestérol modérément trop élevé (6,2 mmol/l) et une légère surcharge pondérale (BMI moyen = 26,2). Ils ont chacun ingéré quotidiennement, pendant des périodes de trois semaines, une quantité identique d'esters de stérols (1,6 g par jour) sous forme de lait, de yaourt, de pain ou de céréales.
Lait et yaourt contre pain et céréales
Les résultats indiquent que des quatre aliments testés, c'est le lait qui donne les meilleurs résultats, avec une chute du cholestérol total (CT) de 8,7 % et du cholestérol LDL de 15,9 % (ce qui est comparable avec les effets observés avec des matières grasses tartinables). Le yaourt est un peu moins efficace, avec une diminution du CT de 5,6 et du LDL de 8,6 %. Par contre, les résultats sont sensiblement moins marqués pour le pain et pour les céréales, qui ne provoquent qu'une réduction du LDL de 6,5 % et 5,4 %, soit pratiquement trois fois moins que pour le lait.
C'est la première fois qu'une étude montre ainsi clairement que malgré la quantité identique d'esters de stérols ingérés, l'effet sur la cholestérolémie diffère selon la matrice alimentaire dans laquelle se trouvent ces ingrédients fonctionnels. L'efficacité moindre du pain et des céréales – bien qu'il y ait toujours un effet hypocholestérolémiant – devrait freiner le développement de tels aliments fonctionnels, surtout lorsque l'on connaît le prix élevé des produits à base d'esters de stérols.
Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
Réf. :
Clifton PM et al. Eur J Clin Nutr 58(3):503-9 |