Par Nicolas Guggenbühl
News du :
28 Avril 2004
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Voilà une cinquantaine d'années que l'huile d'olive est reconnue comme un ingrédient important de la fameuse protection – en particulier cardiovasculaire – dont bénéficient les populations bordant la méditerranée. Sa composition en acides gras se caractérise surtout par une richesse en mono-insaturés (l'acide oléique), dont les effets sur le profil lipidique ont été abondamment investigués. Par ailleurs, la teneur en composés phénoliques (antioxydants) des huiles d'olive non raffinées apporte vraisemblablement sa pierre à l'édifice protecteur du " régime " crétois. Ce qui est nettement moins clair, c'est de faire la distinction entre les effets propres à l'huile d'olive, et l'influence des nombreuses autres composantes d'une alimentation méditerranéenne.
Une nouvelle étude effectuée auprès d'un groupe de 28 patients âgés de 50 ans et plus, s'est intéressée aux effets de l'huile d'olive en dehors de tout contexte d'alimentation méditerranéenne. Les participants ont ainsi pris, pendant 6 semaines, un supplément de 2 cuillers à soupe (20 g) d'huile d'olive extra-vièrge dans le cadre de leur alimentation habituelle.
Oméga-6/oméga-3 sous influence
Les résultats confirment ce qui ressort déjà de bien d'autres travaux, à savoir un effet favorable sur le spectre des lipoprotéines : réduction du cholestérol total (CT ; - 0,818 mmol/l), du cholestérol LDL ou mauvais cholestérol (- 0,782 mmol/l), réduction des rapports CT/HDL et LDL/HDL. Ce qui est moins connu, c'est l'effet engendré sur le contenu en acides gras polyinsaturés oméga-6 dans les phospholipides sériques : les auteurs notent une réduction significative du contenu en acide linoléique et arachidonique. Le contenu en acides gras oméga-3 n'est, quant à lui, pas modifié.
Ces données suggèrent donc qu'en marge de ses effets bénéfiques sur les lipoprotéines, l'huile d'olive exerce aussi une influence favorable sur le rapport entre les oméga-6 et les oméga-3. Cette propriété est, à la lumière des connaissances actuelles, une voie par laquelle le vénérable corps gras contribue à la santé du cœur et des artères. Précisons cependant que si cette étude permet de mettre en lumière des effets propres à l'huile d'olive, elle ne doit pas servir d'alibi pour ne rien changer à ses habitudes alimentaires, sous prétexte que l'on y ajoute 2 cuillers à soupe d'huile d'olive !
Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
Réf. :
Haban P et al. Med Sci Monit 2004 ;10(4):149-54. |