Par Nicolas
Guggenbühl
News du :
29 Décembre 2004
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La maladie de Crohn est une affection inflammatoire qui affecte la partie terminale de l’intestin grêle, l’iléon, et souvent le côlon. Elle se déclare dans les deux sexes généralement entre 20 et 40 ans (plus tard pour les formes atteignant le côlon). En Belgique, on estime qu’elle concerne environ 15 000 personnes, et 500 nouveaux cas sont diagnostiqués annuellement. Si une composante génétique est impliquée dans cette affection auto-immune (les formes familiales constituent près d’un quart des cas), sont origine reste mystérieuse.
Des chercheurs britanniques se sont penchés sur une piste peu courante : les microparticules. Il s’agit de particules microscopiques, non biologiques, de la taille d’une bactérie. Elles peuvent être produites dans l’organisme, à partir des sécrétions intestinales de calcium et de phosphate, ou provenir de l’extérieur (alimentation). Les microparticules ingérées sont essentiellement représentées par le dioxyde de titane et des silicates. Ces composées résistent aux dégradations survenant lors de la digestion, et s’accumulent dans les plaques de Peyer, des amas cellulaires impliqués dans l’immunité digestive et dans le déclenchement des phénomènes inflammatoires.
Aliments et dentifrice
Les auteurs ont évalué l’apport en microparticules ingérées de 91 personnes atteintes de la maladie de Crohn (en période de rémission), qu’ils ont comparé à celui d’un groupe contrôle du même nombre de sujets. L’évaluation a été effectuée sur base d’un carnet alimentaire de 7 jours, qui tenait compte de tous les aliments, mais aussi des préparations pharmaceutiques et même du dentifrice.
Les résultats ne montrent pas différence significative pour l’apport médian en dioxine de titane et celui en silicates. Toutefois, les auteurs soulignent qu’en raison de la grande variation de l’apport entre les individus, la piste des microparticules de peut pas être écartée. Cette étude montre qu’il est désormais possible d’évaluer l’apport en microparticules d’origine exogène, et si nécessaire, envisager un régime pauvre en ces microparticules.
Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
Références :
Lomer MC et al. Br J Nutr décembre 2004. |