Par Nicolas Guggenbühl
News du :
14 Juin 2006
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Le café est, comme le chocolat, un aliment chimiquement complexe, qui se voit attribuer depuis longtemps de nombreux effets néfastes, sans pour autant que cela repose sur une démarche scientifique. Et le foie en fait partie, surtout pour le café au lait. Mais c’est plutôt un effet bénéfique du café pour cet organe qui est rapporté par une nouvelle étude effectuée à Oakland, en Californie, auprès d’une cohorte de 70 333 femmes et 55 247 hommes. Les données portant notamment sur la consommation de boissons alcoolisées, de café et de thé ont été récoltées entre 1978 et 1988. A la fin de 2001, 330 cas de cirrhose hépatique ont été diagnostiqués, dont 199 de cirrhose alcoolique.
Pour chaque tasse
Les résultats montrent que la consommation de café est associée à un risque plus faible de cirrhose, en particulier de cirrhose alcoolique. Les auteurs calculent que pour chaque tasse de café consommée quotidiennement, la probabilité de développer une cirrhose alcoolique est plus faible de 22 %. Les auteurs ont également examiné les données des personnes qui disposaient de dosages sanguins, notamment des transaminases, des enzymes qui traduisent des dégâts au niveau du foie. Comme on pouvait s’y attendre, ces enzymes hépatiques sont plus élevées chez les personnes qui boivent beaucoup. Mais ce qui est nouveau, c’est de constater que parmi ceux qui boivent de l’alcool, ces enzymes sont plus basses chez ceux qui consomment aussi du café, par rapport à ceux qui n’en boivent pas.
Autre constat : la consommation de thé n’exerce aucune influence sur le risque de cirrhose, ce qui amène les auteurs à déduire que l’effet observé pour le café ne peut pas être attribué à la caféine (puisque le thé en contient aussi, sous forme de théine).
Bien entendu, s’il s’agit là de bonnes nouvelles pour les amateurs de café, cela ne peut être utilisé comme un argument pour justifier une consommation excessive de boissons alcoolisées.
Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
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Référence:
Klatsky AL et al. Arch Intern Med 2006;166 :1190-1195. |