Nicolas Guggenbühl, Diététicien Nutritionniste
News du 04 juillet 2007
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Les céréales et produits qui en sont dérivés, comme le pain, les pâtes... représentent théoriquement la principale source d'énergie d'une alimentation équilibrée. Mais trop souvent, ils sont choisis sous une version raffinée, c'est-à-dire qui a perdu de nombreux constituants du grain complet, comme les fibres, des vitamines (groupe B, E), des minéraux (Fer, magnésium...) et bien d'autres antioxydants, dont certains sont spécifiques aux céréales. Et pourtant, les arguments incitant à remplacer les produits céréaliers raffinés par ceux qui ne le sont pas ne manquent pas, et continuent à se renforcer. Pour l'heure, les céréales complètes ont surtout fait valoir leur intérêt dans le domaine cardiovasculaire ainsi que dans celui du diabète de type 2 (celui qui va connaître une flambée qui s'inscrit dans le sillon de l'obésité). Et voilà que se sont les affections inflammatoires qui semblent bénéficier tout particulièrement de cette catégorie d'aliments.
Les affections inflammatoires sont liées à une inflammation chronique des tissus corporels. Ce phénomène est impliqué dans de nombreux désordres, notamment musculosquelettiques, (comme l'arthrite rhumatoïde), respiratoires (comme l'asthme) et digestifs (comme les colites). Les phénomènes inflammatoires sont également considérés comme influençant le développement des affections cardiovasculaires et du diabète.
Stress oxydatif
Des scientifiques de l'Université d'Oslo, en Norvège, ont réalisé une grande étude auprès de 41.836 femmes âgées de 55 à 69 ans au début, et suivies pendant une période moyenne de 17 ans. Les résultats montrent que la mortalité liée aux affections inflammatoires est d'autant plus faible que la consommation de grains complets est élevée : par rapport à celles qui en mangent rarement ou jamais, les femmes qui en ingèrent seulement 4 à 7 portions par semaine bénéficient déjà d'une réduction du risque de 31 %, celles qui en ingèrent au moins 11 portions hebdomadaires voient leur risque réduit de quelque 35 %. Les auteurs expliquent que l'ampleur de cette association inverse est plus importante que ce que l'on pouvait attendre, et dépasse même les bénéfices documentés pour le cardiovasculaire et le diabète.
Le mécanisme exact de cet effet protecteur n'est pas établi, mais il est probablement lié au fait que les grains complets représentent une excellente source d'antioxydants. Antioxydants qui pourraient contribuer à inhiber, directement ou indirectement, le stress oxydatif, une conséquence inévitable de l'inflammation.
Nicolas Guggenbühl, Diététicien Nutritionniste
Références: Jacobs DR et al. Am J Clin Nutr 2007;85(6):1606-14.
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