Avec les fêtes, il n’est pas rare de boire une petite flûte de champagne. Or, il semble qu’une consommation modérée de ce breuvage confère, au même titre que le vin rouge, des bénéfices sur le plan cardiovasculaire mais également au niveau cérébral.
Les vins blancs contiennent généralement peu de polyphénols par rapport aux vins rouges. Toutefois, il semble que les vins de Champagne ne soient pas des vins blancs comme les autres. Des études menées sur les champagnes blancs ont en effet démontré que ces derniers contenaient des quantités relativement élevées d’acides phénoliques, composés pouvant exercer un effet protecteur au niveau cellulaire in vivo.
Une autre étude a également investigué les effets neuroprotecteurs d’extraits de champagne et des composés phénoliques individuels présents dans ces extraits contre les lésions induites par les peroxynitrites. Les résultats ont soulevé le fait que les extraits organiques et aqueux de vin de Champagne présentaient une puissante activité neuroprotectrice contre les lésions induites par les peroxynitrites à de faibles concentrations (0,1 pg/ml).
Cette protection semble être due en partie à l’action des différents composants présents dans les extraits organiques tels que le tyrosol, l’acide caféique et l’acide gallique. Ces composés phénoliques sont en effet connus pour avoir des propriétés neuroprotectrices à des concentrations comprises entre 0,1 et 10 μM. Ces données suggèrent donc que les polyphénols présents dans le champagne pourraient induire un effet neuroprotecteur contre les lésions oxydatives neuronales.
Tous les professionnels de la santé le savent, il existe une corrélation inverse entre la consommation modérée de vin rouge (un à deux verres par jour) et l’incidence des maladies cardiovasculaires. Mais ce que l’on sait moins, c’est que les mêmes effets se retrouvent avec la consommation de champagne.
Afin d’évaluer si une consommation modérée et aiguë de champagne permettait de moduler la fonction vasculaire, des chercheurs anglais ont mené il y a peu une étude interventionnelle randomisée, contrôlée contre placebo. Lors de cet essai, les scientifiques ont montré que la consommation de vin de Champagne induisait un changement aigu dans la vasodilatation endothélium-indépendante après quatre et huit heures suivant son ingestion. Ce n’était pas le cas pour la boisson utilisée dans le groupe témoin, bien que cette dernière soit similaire au champagne au niveau de la teneur en alcool, en glucides et en acides organiques.
Outre ces effets, les auteurs ont également observé une baisse aiguë de la concentration en métalloprotéinases de la matrice (MMP-9), une diminution significative des concentrations plasmatiques d’espèces oxydantes et une augmentation de l’excrétion urinaire d’un certain nombre de métabolites phénoliques. L’excrétion totale moyenne de l’acide hippurique, de l’acide protocatéchique et de l’acide isoférulique était effectivement plus élevée après consommation de vin de Champagne par rapport à l’ingestion de la boisson contrôle. Ces données suggèrent donc qu’une consommation quotidienne modérée de vin de Champagne pourrait améliorer sensiblement les performances vasculaires.
Références:
Vauzour D, Vafeiadou K, Corona G et al. Champagne wine polyphenols protect primary cortical neurons against peroxynitrite-induced injury. J Agric Food
Chem. 2007 Apr 18;55(8):2854-60. Epub 2007 Mar 24.
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Vauzour D, Houseman EJ, George TW et al. Moderate Champagne consumption promotes an acute improvement in acute endothelial-independent vascular function in healthy human volunteers. Br J Nutr. 2010 Apr;103(8):1168-78. Epub 2009 Nov 30.
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