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Pré- & probiotiques: des études à la pratique

De nombreuses études ont été réalisées sur les pré- et probiotiques depuis leur découverte et une multitude de bienfaits a été attribuée à leur consommation. Lors de la 2nd Probiotics Convention organisée par Danone Benelux à Amersfoort (NL), un panel d’experts a tenté de résumer l’avancement de la recherche dans ce domaine.

Depuis leur découverte, de nombreux chercheurs ont tenté d’expliquer les mécanismes par lesquels les pro- et prébiotiques agissent positivement sur notre santé. De nombreux mystères ont déjà été percés à ce jour mais il reste encore du chemin avant de connaître toutes les surprises que ces composés nous réservent.

De nombreux effets positifs découverts

Le concept de «probiotiques» a été découvert par Elie Metchnikoff en 1907. A l’époque, il avait découvert que certains micro-organismes pouvaient exercer des effets bénéfiques sur la santé de celui qui les consommait mais il ignorait encore tout des mécanismes d’action.

Depuis, les probiotiques ont fait du chemin et les scientifiques ont mis en évidence un nombre impressionnant d’applications pour ces micro-organismes dans de nombreuses pathologies: diarrhée du nourrisson à Rotavirus, diarrhées iatrogènes, allergies infantiles, infections gastro-intestinales et respiratoires, éradication d’Helicobacter pylori, maladie de Crohn, colite ulcéreuse chez l’enfant,...

Il ne faut pas perdre de vue que tous ces effets dépendent d’une série de facteurs tels que la souche et le type de probiotiques utilisés, la dose ou encore le temps de résidence. Tous les probiotiques ne sont donc pas égaux.

La notion de «prébiotiques» a, quant à elle, fait son apparition pour la première fois dans les années 1980 et depuis, de nombreux travaux ont également été menés afin de percer les mystères de ces composés. Le principal effet positif qui leur est attribué est qu’elles stimulent la croissance de bactéries bénéfiques pour l’hôte et empêchent donc indirectement d’autres bactéries pathogènes de venir s’implanter dans le côlon. Mais de nombreux autres bénéfices ont également été attribués à ces composés.

Un rôle certain dans l’immunité

Notre tractus gastro-intestinal contient entre 60% et 70% des cellules immunitaires de notre organisme. Il semble, d’après les études actuellement disponibles, que le microbiote puisse affecter le système immunitaire tant localement qu’au niveau systémique (moins de risque infectieux, allergique, inflammatoire,...).

Il existe de nombreuses pathologies pouvant entraîner un dérèglement du système immunitaire. C’est le cas de l’infection au virus HIV, des maladies allergiques, de la maladie coeliaque ou encore de cancers. Les nourrissons et les personnes âgées ont également un système immunitaire moins performant que celui d’un adulte en bonne santé.

Pour toutes ces situations, les probiotiques, leurs métabolites (post-biotiques), les prébiotiques ou encore l’association de pré-/probiotiques (symbiotiques) pourraient jouer un rôle important en améliorant considérablement la régulation des défenses immunitaires, notamment en soutenant la fonction immunitaire jouée par les cellules intestinales.

Probiotiques et santé intestinale

Les probiotiques ont bien évidemment un rôle à jouer sur la santé intestinale. Un premier bénéfice est l’amélioration de la qualité de vie chez les patients souffrant du syndrôme de l’intestin irritable (IBS). En effet, plusieurs études suggèrent que la prise de probiotiques chez des patients atteints d’IBS permet d’améliorer considérablement leur qualité de vie ainsi que leurs symptômes.

Les probiotiques agiraient en effet en inhibant l’adhérence et la croissance de certaines bactéries pathogénes dans l’intestin. Ils stabiliseraient également le microbiote intestinal, amélioreraient la fonction de la barrière épithéliale, atténueraient les réponses au stress de la muqueuse, auraient une action anti-inflammatoire et immuno-modulatrice. Enfin, les probiotiques inhiberaient également l’hypersensibilité viscérale périphérique.

Rappelons néanmoins que, comme dit précédemment, tous ces effets dépendent de la dose, de la souche et du type de microorganisme utilisé. Citons comme exemple Lactobacillus plantarum. Certaines études ont démontré que ce probiotique pouvait améliorer de façon significative la fonction immune endothéliale. De même, L. plantarum aurait également la capacité d’activer les toll-like receptors-2 (TLR2), protéines impliquées dans la reconnaissance d’agents pathogènes ainsi que dans l’immunité innée.

Aspect pratique en pédiatrie

Enfin, les probiotiques et leurs métabolites pourraient également avoir un intérêt en pédiatrie. Il existe une multitude d’études menées sur les bienfaits potentiels de ces composés dans le domaine pédiatrique, qu’il s’agisse de l’exposition du fœtus lors de la grossesse ou de la supplémentation en probiotiques du nourrisson via l’enrichissement des préparations infantiles.

Les données disponibles dans la littérature scientifique montrent toutes un intérêt des probiotiques en pédiatrie. Le principal bénéfice attribuable à la consommation de ces microorganismes par l’enfant serait une diminution significative du nombre de problèmes intestinaux tels que les coliques, la constipation, les flatulences, les douleurs abdominales ou encore l’incontinence fécale.

De plus, les études menées sur la sécurité de l’utilisation de tels microorganismes affirment toutes que les probiotiques sont sains, bien tolérés et ne nuisent pas à la croissance ou au comportement des enfants à court terme. De plus, les probiotiques permettraient de faciliter l’expulsion des selles chez l’enfant et d’augmenter la fréquence de défécation.

Alexandre Dereinne

Références:

D’après la 2nd Danone Benelux Probiotics Convention. «From proven science to applicable practice». Amersfoort (NL). 12 Novembre 2012 .


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