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Ménopause : intérêt des isoflavones de soja

A l’heure actuelle, de nombreuses études ont mis en avant les bienfaits des isoflavones de soja pour la femme en période de ménopause de par les multiples actions qu’elles peuvent exercer dans la réduction des symptômes et phénomènes liés à ce passage obligé de la vie féminine.

La ménopause est un passage difficile pour la plupart des femmes. Il existe des hormones de substitutions mais, selon certaines études, ces dernières augmenteraient le risque de cancer du sein, de maladies coronariennes, d’AVC et pourraient même entraîner certaines formes de démences. Les isoflavones pourraient être une alternative à ces substances.

Réduction des symptômes

La ménopause s’accompagne la plupart du temps de symptômes désagréables comme des bouffées de chaleur, des troubles vaginaux ou urinaires,... Or certaines études ont mis en évidence le fait que les isoflavones de soja réduiraient certains de ces désagréments, ce qui permettrait d’améliorer de façon significative la qualité de vie des femmes ménopausées. Un des effets étudiés des isoflavones de soja est leur capacité à réduire les bouffées de chaleur. Plusieurs études ont en effet démontré une relation positive entre la consommation d’isoflavones de soja et la réduction de la fréquence de ces bouffées de chaleur. Il ressort de ces études que plus la fréquence de ces bouffées est élevée au départ, plus les isoflavones ont un impact important dans la réduction de ce symptôme. Un autre point positif des isoflavones de soja dans la réduction des symptômes de la ménopause est qu’elles auraient un effet modéré sur la préservation de l’épithélium vaginal. C’est notamment ce que démontre une étude finlandaise réalisée en 2005 par Nikander et al.

Santé cardio-vasculaire

De nombreuses études existent en ce qui concerne l’augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires chez les femmes ayant passé le stade de la ménopause. Ce risque accru serait notamment dû au fait qu’après la ménopause, le corps féminin va voir son profil lipidique changer considérablement. En effet, une augmentation du cholestérol et des triglycérides de 25 %, une diminution du HDL cholestérol de 25% et une augmentation du LDL cholestérol. Il y a également des modifications au niveau des facteurs de coagulation ainsi qu’une diminution de la distensibilité artérielle. Les recherches concernant les effets des isoflavones ont démontré que ces dernières pouvaient jouer un rôle important concernant la santé cardio-vasculaire. Deux méta-analyses mesurant l’effet des protéines et isoflavones de soja sur le profil lipidique ont mis en évidence une réduction de la peroxydation lipidique suite à la consommation d’isoflavones de soja. Ces études ont mis en évidence le fait que les isoflavones utilisées en synergie avec des protéines de soja présentaient des effets supérieurs à ceux produits par les isoflavones seules. Une amélioration de la circulation sanguine secondaire à l’effet vasodilatateur des isoflavones a également été constatée. Aucun effet sur l’hémostase n’aurait été observé.

Isoflavones et ostéoporose

Les femmes sont relativement préservées de l’ostéoporose et ce jusqu’à la ménopause. Passé cette période, la perte de masse osseuse est accélérée de façon exponentielle, ce qui a pour conséquence d’augmenter le risque de fractures et notamment celle du col du fémur. Les isoflavones de soja ont également un rôle à jouer dans ce processus. Une étude réalisée en 2003 en chine par Chen Y. et al. a démontré que l’ingestion de 80 mg d’isoflavones de soja par jour associé a des apports de 500mg de calcium et 125 IE de vit D3 et ce pendant une période d’un an, améliorait de façon significative le BMC (Bone Mineral Content) dans le fémur ainsi que dans le trochanter. Nikander et Kikkinen ont effectué une étude RCT (Randomizzed Controlled Trial) en 2003 concernant l’utilisation de phyto-oestrogen dans le traitement de la ménopause chez des patientes atteintes de cancer du sein. Ils ont mis en évidence, au cours de cette étude, le fait que la consommation de 114mg d’isoflavones de soja journalière diminuait significativement l’excrétion urinaire de certains marqueurs de résorption osseuse (Pyridinoline et Deoxypyridinoline), contribuant ainsi à la réduction du risque d’ostéoporose. Le TNF-α inhibe l’activité des ostéoblastes et stimule celle des ostéoclastes. Or une étude réalisée en 2005 par Huang Y. et al. a prouvé que les isoflavones de soja avaient la capacité de faire chuter le taux de TNF-α, réduisant de cette façon le phénomène de décalcification des os. Une consommation de 112,1 ± 29,7 mg d’isoflavones (sous forma de lait de soja) ferait baisser le taux de TNF-α d’environ 25% après 2 semaines. Après 10 semaines, ce dernier serait diminué de 66,7%

A tous les niveaux

Au vu de leurs nombreuses actions précitées, les isoflavones de soja ont donc un rôle certain à jouer dans la ménopause et surtout dans la période qui suit ce processus obligé de la vie d’une femme suite auquel le corps de ces dames va subir d’importants changements sur le plan physiologique. Il est donc important de pouvoir varier les sources d’isoflavones de soja à savoir les produits dérivés de cette légumineuse (tofu, tempeh, lait de soja, graines de soja germées,…). Il existe une multitude de façons de préparer ces produits plus savoureuses les unes que les autres

Adrien Loreis, diététicien

Références:

Mayo Clinic Staff. Menopause. Juillet 2007 http://www.mayoclinic.com/health/menopause/DS00119

Peenen L. Menopauze: Het gebruik van fytotherapie bij de behandeling van menopausale klachten. 10ème congrès de Nutri- et phytothérapie. Genval. Mars 2009

Rokbani L. Menopause et risque cardio-vasculaire. Service de Médecine Interne - Hôpital Habib Thameur

http://www.stmi.org.tn/docs/Vcongres/PDF/menoprokbani.pdf consulté en mars 2009


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