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Vers une nouvelle mode de
«rafraîchissements» ?


Le marché des boissons non-alcoolisées est en pleine ébullition. Voici quelques indicateurs de tendance en ce début de nouveau millénaire…

Par Nicolas Rousseau

" HEALTH & FOOD " numéro 53,
Juin-Juillet 2002

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Il y a quelques années encore, on classait les boissons non alcoolisées (BNA) uniquement en deux grandes catégories, selon la teneur en sucre du breuvage : les boissons sans calories et les boissons avec calories. Aujourd’hui, les rayons des supermarchés dessinent de nouvelles évolutions, et forcément de nouveaux profils de consommateurs. Faisons un petit tour de table du nouveau paysage des BNA.

Les eaux s’aromatisent

Bien sûr, une eau de source reste une eau de source et une eau minérale naturelle, pour mériter cette appellation, doit conserver son contenu minéral constant au cours du temps. Mais tant les grandes marques d’eau que les marques de distributeurs s’orientent désormais vers des eaux aromatisées, qu’elles soient sucrées et/ou édulcorées (cyclamates de sodium et acésulfame de potassium).

Le concept et très simple : de l’eau minérale naturelle (gazeuse ou non) à raison de 80 à 90 %, du jus de fruits (10 % environ) ou des extraits de thé, un subtil mélange d’arômes de fruits ou de fleurs et la petite note sucrée, qui fait toute la différence. Ce n’est pas du light (environ 4 à 6 % de sucre), mais par rapport aux « sodas » et aux jus de fruits classiques, cela peut faire une sérieuse différence. En effet, si un accro des colas, limonades, thé glacés et autres jus de fruits sans sucre ajouté (qui rappelons-le contiennent tous près de 10 à 12 g de sucre par 100 ml !) adopte du jour au lendemain les eaux aromatisées, il « gagne » beaucoup de calories. Pour une consommation standard d’1,5 l par jour, cela représente environ une perte de 300 kcal superflues, soit 2100 kcal par semaine…

Ces nouvelles boissons remportent les suffrages des consommateurs, car chaque catégorie d’âge peut s’y retrouver tant l’offre est personnalisée. Et le succès est tel que la contre-offensive d’une célèbre marque américaine est attendue. Le « Vanilla-Coke », aux Etats-Unis, en est sans doute le signe avant-coureur. Chez nous, des boissons comme Fanta Pomelo et Fanta Sapaya, aux arômes exotiques et à la teneur réduite en sucre (4,5 g/100ml) traduisent aussi la réponse du berger à la bergère…

Le light se stabilise

Autre effet de mode qui se généralise : le « light ». Déjà amorcé il y a de nombreuses années, il tend à se stabiliser chaque année, y compris chez les hommes, à grands renforts de publicité. L’image de l’homme viril qui savoure en toute décontraction son coke light n’y est sans doute pas étrangère. Le succès du light repose aujourd’hui sur la réussite de l’alchimie des édulcorants, utilisés en synergie : aspartame/acésulfame de potassium, cyclamates de sodium/acésulfame de potassium, etc. En d’autres mots, lorsque l’on mélange deux (ou trois) édulcorants entre eux, il faut en utiliser de plus faibles quantités pour obtenir l’intensité sucrée désirée.

Dans ce contexte, il est un peu dommage et regrettable encore à l’heure actuelle de constater que certains jus de fruits affichent la mention « sans sucre ajouté », souvent mal comprise par le consommateur. Elle ne signifie bien évidemment pas l’absence de sucre, car il reste toujours le sucre naturel (glucose, fructose et saccharose) du (des) fruit(s), à concurrence de 9-11 g par 100 ml, soit pratiquement autant que dans une limonade ordinaire !

Boire, c’est bon pour la santé

Autre évolution, les marques insistent de plus en plus sur le contenu en nutriments de leurs produits. C’est le cas notamment pour la vitamine C des jus de fruits, des jus de fruits à base de concentré ou des limonades à base d’eau minérale naturelle. C’est aussi l’exemple des boissons pour sportifs, enrichies en minéraux et en vitamines du groupe B.

Le cas des eaux calciques est particulier. Tout d’abord parce que de récentes études ont démontré que les sels calciques aqueux (carbonate, chlorure et sulfate) sont au moins aussi bien assimilés que le calcium du lait (caséinate de calcium). Ensuite, parce que certaines sont naturellement riches en calcium (ex. Contrexéville), alors que d’autres sont enrichies en calcium (Danone Activ), pour un résultat somme toute identique.
La supplémentation en calcium a également été adoptée dans certaines marques de jus de fruits (hydroxyde de calcium, citrate de calcium…) et fait même l’objet de marques déposées (FruitCal de Tropicana). Cet apport calcique présente surtout un intérêt chez les personnes – de plus en plus nombreuses – qui boudent les laitages « à boire ».
Toutefois, il y a aussi du neuf dans le domaine des laitages Ainsi voit-on fleurir des laits fermentés au jus de fruits. Les laitages, naturellement riches en calcium, deviennent ainsi une source de vitamine C. En outre, ces produits laitiers, relativement plus acides que le produit originel, présentent un calcium qui est encore mieux assimilé par l’organisme.

Une touche exotique

Enfin, il serait futile de terminer cette note rafraîchissante sans dire un mot des saveurs des pays lointains et chauds. En effet, de plus en plus de plantes exotiques, voire de fleurs, font leur apparition. C’est le cas d’eau minérale aux extraits de fleurs ou de vanille des îles, de limonades à base d’eau minérale naturelle aromatisées au Yuzu (une espèce de citron du Japon), de thé au Rooibos ou aux extraits de Combucha, de jus d’orange avec de l’acérola, etc.

Dans cette « mondialisation » des BNA, il y a donc forcément de quoi satisfaire tous les « Bob » du pays…

Nicolas Rousseau
Diététicien Nutritionniste

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