" HEALTH & FOOD " numéro 78, Septembre 2006
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Rôles fondamentaux
Le sélénium est un cofacteur de l'enzyme glutathion peroxydase, qui protège, en synergie avec la vitamine E, les membranes cellulaires des dégâts des peroxydes d'acides gras et de l'eau oxygénée. Il intervient également dans la synthèse du coenzyme Q10, autre antioxydant reconnu, ainsi que dans la transformation de l'hormone thyroïdienne T4 en T3 (la forme active). Son action se manifeste enfin dans le métabolisme de l'acide arachidonique, dans la régulation des cellules immunocompétentes (il renforcerait les défenses face aux virus), la santé de la peau en protégeant ses lipides constitutifs et en agissant comme un filtre à l'égard des rayons ultraviolets. On en trouve également dans les dents, les ongles, les testicules et... les spermatozoïdes, auxquels il contribue à la mobilité.
Quelques études révèlent qu'à hautes doses, il pourrait protéger de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) et participer, avec d'autres antioxydants, à la prévention de la cataracte. Un manque de sélénium serait aussi associé à une augmentation des épisodes dépressifs et de divers troubles de l'humeur, tel que l'anxiété. Enfin, l'étude de son effet anticancer est toujours en cours, et cet oligo-élément semble réserver de sérieuses promesses dans ce domaine (notamment, peau, prostate, tractus digestif inférieur).
Biodisponibilité
A l'instar du fer, la vitamine C augmente l'assimilation du sélénium. Sources alimentaires
L'apport en sélénium dépend de la teneur des sols et varie beaucoup selon les zones géographiques. Dans certaines régions d'Asie où la teneur du sol en sélénium est très faible, on observe des carences pouvant donner de graves problèmes cardiaques (maladie de Keshan), osseux (maladie de Kashin-Beck), ou neuromusculaires. La Belgique n'est pas réputée pour avoir un sol très riche en sélénium, comme en Allemagne, par exemple. Les meilleures sources de sélénium sont les viandes, les poissons, les abats, le lait et les oeufs qui couvrent près de la moitié des apports alimentaires. Les légumes (ail, champignons, choux, chicons, surtout), les céréales complètes, les fruits secs (la noix du Brésil en est l'aliment le plus riche), et les fruits (banane).
Les groupes à risque
Ils sont encore mal connus. Certains estiment que les apports quotidiens recommandés en cet oligo-élément (70 mcg chez l'adulte) sont insuffisants pour bénéficier de manière optimale des effets bénéfiques du sélénium. Mais on ne connaît pas encore aujourd'hui avec exactitude la dose minimale protectrice. Les recommandations du Conseil Supérieur d'Hygiène sont les suivantes :
Les besoins |
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Enfants
(7-10 ans) |
Enfants
(11-14 ans) |
Enfants
(15-18 ans) |
Plus de 60 ans
Grossesse et allaitement |
- |
AQR |
30 mcg |
Garçons : 40mcg
filles 45 mcg |
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70 mcg |
- |
70 mcg de sélénium=
35 g d’épinards
80 g de sardines
123 g de moules
170 g de crevettes
200 g de jambon cuit dégraissé
450 g de viande de porc
175 g de foie de veau
100 g de pâtes aux oeufs (poids cru)
175 g de riz complet (poids cru)
70 g de noix du Brésil
350 g d'ail
230 g de poulet
280 g d'emmental |