Par Nicolas Guggenbühl
News du
27 Décembre 2006
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Le développement de plus en plus précoce de l'obésité explique que bien des troubles, comme l'hypertension et le diabète de type 2, autrefois diagnostiqués uniquement chez l'adulte, apparaissent également de plus en plus tôt. Des chercheurs du Penn States Center Childhood Obesity se sont intéressés, dans une population d'adolescentes, à différents traits qui caractérisent le syndrome métabolique : la résistance à l'insuline, l'obésité abdominale, l'hypertension, un taux de triglycérides élevés et de cholestérol HDL (le « bon ») bas. De telles investigations ne sont généralement pas effectuées en routine à cet âge.
Cette étude, financée par les National Institutes of Health, ne consistait pas uniquement à mener ces investigations à l'âge de 13 ans : les auteurs disposaient de nombreuses données concernant le mode de vie et l'activité physique des filles depuis l'âge de 5 ans, ainsi que de leurs parents. Ce qui leur a permis de voir dans quelle mesure certaines caractéristiques de ce mode de vie pouvaient être associées à la situation observée à 13 ans
Remonter le temps
Dans un premier temps, ils ont donc établi plusieurs profils en fonction des mesures faites à 13 ans, avant de remonter dans le temps pour tenter d'effectuer certains recoupements. Ils ont ainsi d'abord identifié différents profils dans l'échantillon des 154 jeunes filles : celles avec une pression sanguine et un tour de taille élevés, celles avec des triglycérides élevés et un cholestérol HDL bas, celles avec des valeurs correctes pour les différents paramètres du syndrome métabolique et celles qui cumulaient des valeurs non souhaitables pour tous ces paramètres (groupe « syndrome métabolique »).
L'étude révèle que les filles du groupe hypertension et celles du groupe syndrome métabolique sont également celles qui ont connu un gain de poids et de masse grasse le plus élevé depuis leurs 5 ans. Elle montre en outre que les filles dans le groupe « syndrome métabolique » affichaient, au cours de la période 5 à 13 ans, une consommation plus élevée de boissons sucrées que les filles des autres groupes.
Sans que cette étude ne permette d'établir des liens de cause à effet et bien qu'elle ne concerne uniquement des filles, elle suggère que certains déterminants précoces du syndrome métabolique - qui est associé à un risque plus élevé de maladies chroniques plus tard - peuvent être décelés très tôt dans la vie. Et que chez l'enfant déjà, on ne peut que prêcher la modération vis-à-vis des boissons sucrées, et tenir à l'oeil le développement du poids et de la masse grasse.
Nicolas Guggenbühl
Diététicien nutritionniste
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Référence : : Journal of American Academy of Pediatrics, décembre 2006.
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