Par Nicolas Rousseau
News du
14 février 2007
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La maladie d'Alzheimer frappe 85.000 personnes rien qu'en Belgique. Et les prévisions sont pessimistes, car à l'horizon 2047, les experts tablent sur un quadruplement de la population à travers le monde. Quelques réflexes au quotidien dans l'assiette s'apparentent à des gestes qui sauvent. Par le passé, plusieurs études ont soulevé l'hypothèse d'une influence positive de certaines vitamines du groupe B. La piste semble se réaffirmer et se précise.
Un acide aminé... Nocif
D'ordinaire, l'intervention des acides aminés est capitale dans le bon fonctionnement de l'organisme. Certains sont même essentiels chaque jour à sa bonne santé. Mais il y a toujours une exception à la règle, qui prend ici la forme de l'homocystéine. Cet acide aminé, lorsqu'il est en excès, semble très agressif pour les artères. De grandes études de population ont montré qu'à concentrations élevées, le risque de démence pouvait être multiplié par 2. Or, un apport alimentaire élevé de trois vitamines du groupe B (B6, B9 et B12) diminue les taux sanguins d'homocystéine. Des études de supplémentation en ces trois vitamines ont donc été effectuées pour prévenir les démences, mais les résultats sont mitigés ou controversés.
Le solo de la vitmine B12
Pour des chercheurs de l'Université du Michigan, ces errements de recherche seraient liés à un pari sur... le mauvais cheval ou plutôt la mauvaise écurie. Dans leur étude, ils ont suivi près de 1800 Mexicains âgés de 60 à 101 ans pendant environ 4 ans et demi. Leur analyse confirme que des taux élevés d'homocystéine dans le sang favorisent le déclin cognitif et les démences, avec un risque multiplié par deux. Ce risque est influencé par le statut en vitamine B12 : il baisse significativement en faveur d'un apport élevé de vitamine B12 et donc de taux sanguins hauts en cette vitamine. Les deux autres vitamines, la B9 et la B6, sont en revanche sans effet sur les taux d'homocystéine ou sur les fonctions cognitives, tout du moins dans cette population.
Ces résultats demandent confirmation, mais fourbissent une nouvelle arme pour lutter contre ces maladies, qui sont des défis de taille pour la médecine de demain.
Nicolas Rousseau, Diététicien Nutritionniste
Références :
Haan MN et al. Am J Clin Nutr 2007;85 :511-517.
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